Cette série donnait envie via son casting et la promesse de raconter un casse d’une manière originale.
Et tout ça n’était qu’un appât marketing, que nous les pigeons de téléspectateurs avons gobé à pleine bouche.
Primo, la série ne révolutionne en rien le genre du casse. Il s’agit d’une série de gangsters pompé sur ceux des années 90.
Je trouve toujours absurde le fait de voir des personnages des années 90 dans une série de nos jours, avec tout ce que cela signifie comme décalage, incohérences innombrables, de réactions, de changements subis dans le ton ou les motivations des protagonistes.
On sent que les auteurs ne maitrisent pas leur sujet : deux agents du FBI apprennent qu’il y a un casse dans une chambre forte et décide d’y aller par eux-mêmes, sans appeler de renforts ni leurs supérieurs.
Idem pour les protocoles de sécurité quasi-inexistants, l’absence de garde à chaque niveau, ou le fait que la société de sécurité n’enregistre pas en permanence les flux vidéos, signifiant que les braqueurs se baladent têtes nues dans le bâtiment.
Pour mémoire, dans la petite agence La Poste de ma ville, le coffre ne s’ouvre qu’à certaines heures et certains jours, avec deux clés, et le directeur n’en possède qu’une, la seconde étant en possession d’une personne étrangère à l’agence.
Même ça, la société du coffre n’a pas cette sécurité de base.
On ne mentionnera pas non plus les Triplés, des milliardaires qui semblent intouchables et sont prêts à risquer toute leur fortune à la roulette russe, décrit comme une société secrète avec des hommes de main tapis dans l’ombre.
Je n’ai pas aimé que les braqueurs ne soient pas un minimum professionnels, enchaînant les erreurs, les bourdes fatales, comme conserver son téléphone portable après le casse, ou se déplacer avec sa voiture personnelle pendant la phase d’infiltration.
Impossible d’embaucher un type comme Bob Goodwin (Jay Courtney), un chien fou, ultra-violent, sorte de grosse brute qui passe son temps à menacer de mort les autres membres de l’équipe.
Le principe d’un tel casse, c’est d’avoir une confiance aveugle et totale en chaque autre membre, pour être sûr qu’ils ne se retourneront pas contre eux après avoir récupéré l’argent.
Le cliffhanger de fin de la série déçoit, avec une énième trahison qui sort du chapeau du scénariste, particulièrement médiocre, déchirant au passage la cohérence d’un autre personnage (erreur d’écriture appelée « Out of Character« ).
Grosse déception pour le casting principal, chaque acteur, connu ou non, semble ne pas être dans son rôle, on sent la direction d’acteur « flottante », approximative, et l’amateurisme à tous les étages.
Seule l’actrice Tati Gabrielle, déjà repérée dans Uncharted, semble se donner à fond dans son rôle, au demeurant secondaire.
Cette fiction est une catastrophe ambulante, qui, à l’image de la chambre forte, prends l’eau par tous les flancs. Le découpage dans l’ordre non-chronologique n’apporte rien, on sent le pompage opportuniste du concept du film Memento (2000).
Préférez revoir le toujours génial et drôle Hors d’atteinte (1998), ou pour un film de gangster avec un twist majeur, inénarrable Usual Suspects (1995).