J’attendais avec un certain entrain la dernière création de Damon Lindelof, créateur de la géniale adaptation télévisuelle et réécriture de Watchmen (2019).
Et le résultat va au-delà de mes attentes !
Une série complètement barrée, WTF, drôle, qui au détour d’un dialogue banal, nous rappelle l’absurdité de l’existence, remplie de situations ubuesques, de conclusions inimaginables, tout en restant en permanence réaliste.
Les créateurs de la série joue avec la logique, les attentes des téléspectateurs pour mieux nous surprendre.
On suit deux personnages sérieux et investis dans une missions « divine » : retrouver le Saint-Graal, dans un monde complètement loufoque, où une I.A. détermine la vie de chaque individu, en leur donnant tout le temps des quêtes à accomplir pour avoir le sentiment que leur vie a un sens.
Et c’est justement parce que l’héroïne est totalement hermétique à cette I.A. et que la quête du Graal a un sens beaucoup plus personnel pour elle, que tout l’histoire fait sens.
J’aime beaucoup comment la mise en scène est constamment hollywoodienne, théâtrale, tout en s’inspirant des grands films, par exemple, la course poursuite en moto, dont l’inspiration vient de Terminator 2.
Le casting est une réussite épique, tant il semble impossible de donner un rôle pertinent et qui a du sens dans la série à autant d’acteurs/actrices.
Betty Gilpin incarne à merveille cette nonne badass au possible, qui va combattre l’I.A. dans cette aventure hors norme, déjouant les préjugés qui la réduiraient à son physique de mannequin.
Jake McDorman (Limitless – 2015) tire son épingle du jeu incarnant à la fois le macho pur jus américain et l’anti-héros éternel loser.
On découvre le sympathique Andy McQueen, incarnant Jésus, choix osé au vu de ses origines indiennes, livrant une prestation tout en douceur et bienveillance.
Immense bravo à l’acteur Chris Diamantopoulos, incarnant un résistant, son look bodybuildé et son attitude viriliste rappelant évidemment le personnage macho et beauf de Duke Nukem, chaque scène avec lui est culte, tant son personnage est limité et prends tout au premier degré.
Dans les rôles secondaires, on découvre l’adorable frenchie Mathilde Ollivier, avec toute une sous-intrigue qui éclaire nos deux héros sur l’histoire du Graal.
On retrouve Ben Chaplin (La Ligne Rouge) dans un rôle de vieux scientifique ermite cryptique.
Tout aussi fou de retrouver le génial Tom Wlaschiha (Game of Thrones) en prêtre du Vatican manipulateur.
On retrouve la sympathique Katja Herbers (Westworld), jouant la mère de notre frenchie, dans un rôle de mauvaise mère obsédée par son travail.
Plus quelques caméos, tel David Arquette (Scream) en magicien détrôné par cette I.A. ou Ashley Romans (Y, The Last Man) dont le rôle nous permet de comprendre le fin mot de l’histoire.
Une série jouissive, jouant avec la culture et l’intelligence du public, une aventure sans queue ni tête, qui sur le fond nous fait réfléchir au sens de la vie dans notre monde normé et agencé, utilisant comme prétexte scénaristique l’arrivée des intelligences artificielles.
Un grand moment de télévision, rien que ça!