Netflix a décidé de revisiter la mythique famille Adams, en adaptant les aventures de la fille Mercredi, accompagné par le réalisateur Tim Burton, dans ce monde gothique et remplis de meurtres et mystères en tout genre.
On ne va pas se mentir, la série est des plus classique voir prévisible sur le fond (cf. les auteurs de Smallville). Une ado asociale qui intègre un nouveau lycée, essaye de se faire des amis, enquête sur les mystères de la classe (Veronica Mars vient en tête, non?).
La série reprends plan pour plan les stéréotypes des séries pour ados, du drama pur et dur, en passant par les séries d’enquêtes. Les auteurs vont jusqu’à référencer les enquêteurs de la série Scooby-doo, c’est dire.
En voyant la bande-annonce, je me suis dit que j’allais assister à la version adulte, sombre et gothique d’un Harry Potter.
C’est à la fois vrai et faux. Encore une fois, la trame est déjà vue, usée jusqu’à la corde.
Mais le cadre gothique, l’insertion d’un univers fantastique peuplée de méduses, sirènes et loups-garous détonne.
Le point fort de la série reste les dialogues piquants de Mercredi, avec toujours ce ton nonchalant, sans émotions et acide de l’héroïne.
La série par ses emprunts aux séries pour ados, se tend à référencer les films et séries des années 90 et 2000 de manière souvent ostentatoire.
Certains téléspectateurs y verront une facilité d’écriture et l’absence d’imagination des auteurs, et d’autres, des références et clins d’œil aux séries en question.
La présence de Tim Burton questionne, sachant qu’il n’est pas le réalisateur unique, est-ce juste une « caution gothique » de Netflix ? Où voir une oeuvre qui déconstruit la morale puritaniste et la vision manichéenne des autres show, est justement une victoire personnelle du réalisateur?
Au-delà des ces questions, on ne peux que saluer la performance de Jenna Ortega, qui tient la série sur ses épaules avec talent et mérite, incarnant cette ado sombre, adulte avant l’heure, avec toujours une punchline acerbe et critique sous la main.
Mention également à sa colocataire Enid, barbie version loup-garou exubérante, rose bonbon jusqu’à la nausée, sociable à l’excès, interprétée avec beaucoup d’engouement par Emma Myers.
La série reste un divertissement assez convenu, mais dont les auteurs font suffisamment d’efforts pour nous accrocher au destin peu commun de cette ado atypique.