Après une des plus grandes séries de la décennie, l'équipe d'Atlanta rempile pour rebooter Mr & Mrs Smith...et c'est une belle réussite !
Alors on reprend vite fait quelques éléments de la série originelle (et même du film de 2005) mais en optant pour un point de vue beaucoup plus radical qui prend à contre-pied l'écrin léger et sexy d'antan.
Ici les 2 persos sont à la base des ratés aux personnalités opposées, qui de mission en mission vont prendre de l'assurance en tant qu'assassin, mais surtout vivre chaque strate du "meilleur et pour le pire" de ce mariage arrangé (un peu comme The Americans).
Mais finalement les codes du genre restent plus secondaires, loin d'une trame narrative classique d'action/espionnage, pour une vraie réflexion authentique sur le mariage.
De la première cohabitation aux premiers émois, des premières engueulades jusque au point de rupture, en passant par la jalousie et la fin du dialogue, tout y passe.
Et il est vraiment là le moteur narratif de cette Saison 1, où la mission demeure avant tout de vivre en couple.
Une thématique qui n'avait jamais été traitée avec autant d'approfondissement dans les précédentes versions, et qui fait donc de cette itération la plus intéressante.
Pour autant, la violence, le comique de situation et même l'action (vrai bon épisode final par Glover lui-même) cohabitent dans un tout cohérent, toujours là pour supporter une problématique par épisode.
Le tout fonctionne aussi via une vraie belle fabrication (c'est l'équipe d'Atlanta après tout, avec notamment Hiro Murai ou Amy Seimetz) capable de placer un épisode entier en quasi huis-clos ou bien de délocaliser son action en montagne ou en Italie.
Le festival de guests est plaisant (en particulier Wagner Moura, Parker Posey, Micaela Coel ou Sarah Paulson) même si on aimerait en voir plus pour certains.
Mais le tout reste extrêmement bien porté par son duo principal aussi complémentaire et talentueux, dans des rôles à contre-emploi. Maya Erskine en sociopathe qui doit apprendre à laisser ses sentiments s'exprimer (un peu comme don perso de Blue Eye Samurai !) Et un Donalg Glover qu'on ne présente plus en jovial dur le fil de ses émotions : John et Jane sont bien la substantifique moelle dramatique de cette Saison 1, se terminant avec un point de départ aguicheur pour la suite !