En effet la série "Mon Ange" diffère , dès son début , des téléfilms policiers stéréotypés. Le personnage de Suzanne est atypique et pourtant très attachant dans quête sur la vérité sur la disparition sa fille. En fait elle incarne deux personnages. Une mère à la recherche d'un enfant aimé et disparu et le personnage d'une personne dépendante de l'alcool à cause de cette disparition non élucidée et qui lutte désespérément contre cette dépendance solitaire. La scène où elle se trouve chez les parents du petit ami de sa fille, lui aussi disparu, devant les quatre verres d'alcool sur la table, en gros plan, qu'elle ne cesse de regarder et qui la font rechuter révèlent l'énorme pression sociale que subissent les dépendants de l'alcool lorsqu'ils souhaitent se sortir de cette emprise. Je ne prononce ni écrit plus le mot "alcoolique" car cela me rappelle trop la souffrance des personnes que j'ai aidées et soignées pendant 40 ans à sortir de ce piège. J'attends les deux autres épisodes pour voir comment évolue Suzanne , car sous l'aspect de plusieurs drames et d'une enquête policière crédible, il y a en parallèle ce thème de la dépendance traité avec justesse dans les épisode 1et 2
et qui peut me servir de cas d'école pour une de mes petites filles élève infirmière.
Ce serait injuste d'oublier les autres acteurs
Si les deux premiers épisodes m'avaient séduit , par contre les deux derniers m'ont un peu déçu car il y a trop d'invraisemblances. Je sais bien que c'est une fiction mais, cela n'empêche pas une certaine rigueur dans la réalisation.
Je donne un exemple: à la fin de l'épisode 2 on devine un individu , dissimulé par la végétation , en train de viser Suzanne avec une arme munie d'une lunette de visée. Ensuit le chien par dans le bois et on entend une déflagration, puis une très courte séquence sur le chien inerte allongé sur le sol et maculé de sang. Dans l'épisode 3 on voit la capitaine de gendarmerie ramasser dans la forêt une douille de chevrotines de 6 mm, donc c'est une munition utilisable avec un fusil de chasse classique qui sera retrouvé dans la cave du pharmacien. Il y a deux erreurs, les fusils de chasse classiques à canons juxtaposés ou superposés ne sont pas équipés de lunette de tir, surtout si on utilise comme munition de la chevrotine qui contient des billes de plomb qui se dispersent en éventail, la lunette n'a aucune utilité. La deuxième erreur, dans le même cadre, c'est qu'un chien atteint par une décharge de chevrotines de 6 mm n'a aucune chance de survivre. J'ai été chasseur et j'ai utilisé de la chevrotine de ce calibre sur du gros gibier, et je peux certifier des dégâts occasionnés par une telle munition. Quant à la fin de la série, même s'il y a un certain suspens qui tient en haleine, cela traîne un peut en longueurs. C'est un révélateur que la réalisation à un peu du mal à mettre un point final sur cette histoire à laquelle on ne peut cependant pas lui enlever son originalité et la qualité de l'interprétation des acteurs principaux.