Le chanteur et le dictateur : Episodes de la saison 1

Dans la Lima sous couvre-feu de 1986, ravagée par le terrorisme et la crise économique, Toño, un ex-prof criblé de dettes, n'en finit pas d'attendre son jour de chance. Sosie plutôt convaincant d'Héctor Lavoe, la star portoricaine de la salsa adulée dans toute l'Amérique latine, il se produit de temps à autre avec un petit orchestre de sympathiques losers, à son image. Lorsque le véritable Lavoe est annoncé à Lima pour une série de concerts, Toño y voit un signe du destin, d'autant que sa soeur Marina, internée car schizophrène, lui révèle que l'impresario de la tournée, Genaro, alias "Porcinet", a été son petit ami autrefois. Un caprice du dictateur paranoïaque qui tient le pays sous sa férule va précipiter la rencontre entre le vrai et le faux salsero.

Contre toute attente, Héctor Lavoe accepte de bonne grâce de suivre Toño pour rencontrer sa soeur schizophrène, Marina, à l'asile de Callao, dans la lointaine périphérie de Lima. Escortés de Genaro, l'impresario à perruque, et du garde du corps Yupanqui, ils se trouvent au chevet de Marina quand une explosion retentit. Dans la cohue générale, Toño entraîne le salsero et sa suite dans son appartement décrépit. Là, il scelle avec Héctor un pacte inattendu et tous deux, abreuvés de philtre vaudou, se lancent malgré le couvre-feu dans la nuit urbaine - l'attentat a suscité une panne générale d'électricité - en quête d'un nouveau destin.

Accueilli à contrecoeur dans la suite d'Héctor par Genaro et Yupanqui, très angoissés par la disparition du chanteur, qui doit donner le soir même un ultime concert à Lima, Toño, épuisé par sa folle nuit d'errance, arrache l'autorisation de prendre un bain et de mettre des vêtements propres. Lorsqu'il quitte l'hôtel, les fans du salsero se précipitent sur lui pour quémander des autographes. L'impresario et le garde du corps, eux, cherchent le véritable Héctor du côté de l'île-prison vers laquelle Toño l'a vu nager au petit matin.

Après son heure de gloire, Toño retrouve la réalité avec dégoût et se laisse submerger par le désespoir. Parvenus sur l'île-prison, Yupanqui et Genaro se heurtent à la résistance obstinée d'Héctor, persuadé qu'il a trouvé là la place qui lui revient. Tandis que Yupanqui demeure auprès de lui pour parer à toute éventualité, Genaro, qui ne peut se résoudre à annuler le concert du soir, décide de recourir, une fois encore, au subterfuge.