Cette brillante création suédoise, signée par Jonas Äkerlund, retrace le parcours de l’un des bandits les plus célèbres du XXème siècle, Clark Olofsson, spécialiste du braquage de banques; on lui prête un nombre record d’incarcérations et d’évasions. Sûr de lui-même, hâbleur, séducteur, extravagant, parfois drôle, mais aussi mégalomane, cynique, narcissique, égocentrique et cupide, le personnage (ici magistralement interprété par Bill Skarsgârd, éminemment charismatique et inspiré) fascine autant qu’il rebute parfois.
Certains pourraient d’ailleurs peut-être reprocher à cette série une certaine complaisance à son endroit. On pourrait regretter aussi qu’il soit présenté comme une sorte de surhomme toujours exempt de vulnérabilité ou de doutes, hormis peut-être dans le dernier épisode, qui marque une certaine inflexion du personnage, jusque là trop monochrome, ainsi que l’amorce d’une réflexion critique. Mais le créateur a fait le choix de la légèreté et de la comédie, rythmée avec un train d’enfer, d’une manière assez spectaculaire et attractive.
La réalisation « vintage », qui s’inspire des codes cinématographiques et télévisuels successifs de l’époque (de la fin des années 50 au début des années 80) est très réussie. La trame narrative est (à quelques petites distorsions près) largement fidèle à l’histoire vraie de Clark Olofsson, souvent ahurissante, en particulier dans le braquage de banque qui a inspiré le fameux « syndrôme de Stockholm » (les otages prennent partie pour leurs ravisseurs) qui a inspiré des séries aussi célèbres que Homeland ou La casa de papel. Une place centrale a été accordée à ce fait divers surréaliste dans Clark (épisodes 3 et 4 sur 6).
(Tiré de mon blog seriesflixavis.fr)