Ce n'est pas une série mais un long film, obsédant, traumatisant et magnifique. C'est comme si John Ford avait été ressuscité pour rencontrer Cormack McCarthy et que, dans un rituel ancien, il avait scandé une vérité brutale et émouvante dans une langue unique à travers un objectif à la fois proche et lointain.
The English parvient à couvrir de nombreux thèmes, tels que l’amour, la vengeance, l’échange culturel émouvant entre deux mondes, les massacres d’indiens, et des migrants à la recherche de leur parcelle de paradis dans cette Amérique immense, pleine de promesses, mais aussi gangrenée par la brutalité, la cupidité et le danger.
Emily Blunt, dans le rôle d'une aristocrate anglaise, est à la fois forte et fragile, émouvante et mystérieuse, voire mystique. Chaske Spencer, dans le rôle d'un éclaireur Pawnee, est charismatique, dans un mélange de noblesse guerrière et de sagesse. Ils sont tous deux la face opposée d’une même pièce, liés par un passé tragique, empreint de détresse, mais incroyablement déterminés à parvenir à leurs fins, censé leur apporter paix et sérénité, mais y parviendront-ils ?
Le début est un peu lent, mais il permet une mise en place des pièces du puzzle. Doucement le voile se lève sur leur passé et des liens profonds se créent entre eux, au milieu de la sauvagerie de cet époque. On ne peut qu’être touché par ses deux personnages que tout sépare.
Les décors naturels et la cinématographie sont magnifiques. Même si les plans restent classiques, ils ne sont pas sans rappeler ceux des films de Sergio Leone. Tout comme la musique, certes aussi assez classique, qui embrasse chaque émotion des personnages.
J’aurais bien d’autres éloges à faire sur cette série, mais le mieux est encore de la regarder en vous laissant porter par l’histoire émouvante de ce couple.