De quoi s’agit-il ? On nous l’annonce dès la première séquence : c’est une fiction (décors apparents, « on tourne !» : pluie, figurants…).
Cette fiction a pour personnages centraux un couple réel qui a été condamné en 2014 à une peine incompressible de 25 ans de prison pour un double meurtre commis en 1998.
Il y avait plusieurs manières possibles de construire une histoire sur ces prémices.
Hélas, les auteurs ont pris le parti de l’originalité et du décalage en nous inventant une ritournelle sentimentale redondante sur fonds d’hommage à l’art cinématographique.
Or, les éléments sur lesquels repose cette histoire d’amour peuvent se rédiger sur un post it. Ils s‘aiment. Ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre. Ils idolâtrent - au sens propre - les stars de cinéma comme des ados prépubères attardés.
Pour illustrer ce grand amour :
elle lui écrit des courriers en lui faisant croire qu’ils émanent de Depardieu (énorme ficelle qu’on voit dès le début et le coup de théâtre de la machine à affranchir est absolument grotesque).
Point barre.
Pour ménager un semblant d’intérêt et de lien avec la condamnation, reste la version mensongère et stupide des faits par le couple. Elle est censée servir de fil rouge et de contrepoint au verdict déjà connu.
Mais ça ne fonctionne pas.
Le problème vient du hiatus, du trop grand décalage entre cette fiction et les faits. Pour ma part, même si les auteurs vont jusqu’à
faire pleurer l’avocat tellement il est ému par ce grand amour
, et en dépit des efforts et du talent des comédiens, à aucun moment ces deux personnages ne m’ont inspiré de la sympathie ni même une once d’empathie. Je n’y ai pas cru ! Pourquoi ? Parce que rien ou pas grand-chose n’incarne, n’étaie cette passion amoureuse éthérée jusqu’à en devenir carrément onirique au fil des épisodes.
Cette relation est à l’image des personnages : creuse, médiocre, insipide, insignifiante.
Sans le back ground du meurtre : elle n’a absolument aucun intérêt. Mais, il y a le meurtre ! Et, là ça coince vraiment.
Car, la réalité des faits est têtue. Et, la bêtise, l’immaturité intellectuelle et affective, l’inadaptation sociale et une romance pourrie de médiocrité ne saurait justifier, amenuiser ou circonstancier cette vérité crue, limpide et aveuglante :
un couple d’adultes incapable de subvenir à ses besoins matériels a froidement assassiné les parents de l’un d’entre eux pour accaparer leurs biens. Ensuite, ils ont dissimulé leurs dépouillent et leurs décès pour encaisser les pensions de retraite. Puis, ils se réfugient en France, non pas par amour du cinéma mais, pour fuir la justice et glander en toute impunité. Enfin, quand ils n’ont plus un rond, 15 ans après les crimes, ils se rendent à la police en inventant une histoire à dormir debout et espèrent s’en sortir.
Cupidité extrême, absence d’empathie pour les victimes et de remord, ego aussi enflé que leur bêtise, vie merdique et centres d’intérêt débiles… Voilà qui sont ces gens en réalité.
La fiction infantilise ces monstres jusqu’à en faire des pierrots lunaires. Elle ne souligne pas les ressorts de la sociopathie narcissique qui les a menés au parricide.
Pour conclure : ça traine en longueurs et redondances, il n’y a aucun suspense et on s’ennuie beaucoup. Les personnages ne sont pas du tout attachants, leur histoire d’amour n’offre aucun intérêt et est traitée de façon trop superficielle quoiqu’avec une certaine virtuosité. Note artistique : 2.5 - Note technique 1. Série que vous pourrez vous affranchir de regarder sans regret et que je condamne à l’oubli à perpétuité.