Avis Reservation Dogs

Chronique complète :
spoiler: https://sunread26.wordpress.com/2024/08/15/reservation-dogs-integrale/


Extrait :
Série présente sur Disney + que j’avais commencé par curiosité, j’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dedans au début, mais après quelques épisodes, l’inverse s’est produit et je suis devenue accro. Cette série, assez tranche de vie parle de divers thèmes importants, le deuil, l’amitié, la famille, ainsi que des conditions dans les réserves américaines et le racisme qui en découle parfois.

Nos quatre protagonistes forment une bande de pote très soudé, même s’ils ont eu quelques moments d’égarements. Ils ont perdus leur meilleur ami, un cousin, un coup de foudre tragiquement, depuis, ils ont beaucoup de mal à avancer. Ils aimeraient réaliser son souhait, afin de pouvoir le laisser partir et avancer de leur côté, mais c’est difficile quand on n’a pas d’argent… pour se rendre à Los Angeles… Chacun des quatre personnages a vécu ou va vivre des choses assez horribles. Elora a perdu sa mère alors qu’elle était très jeune, son père quant à lui l’a abandonné (on apprendra plus tard pourquoi), elle vit donc avec sa grand-mère jusqu’à présent. Pour Bear, il vit seul avec sa mère, son père s’étend barré pour refaire sa vie en dehors de la réserve. Cheese vivait avec ses oncles, malheureusement, ils trempaient dans des trucs louches incluant de l’herbe… Pour Willie Jack, je crois qu’elle vit avec ses parents, l’ami perdu était son cousin de mémoire. La série raconte donc les péripéties de ses quatre jeunes, vivant depuis toujours au même endroit, sans être jamais allé ailleurs. Ils pensent évidemment que l’extérieur doit avoir des choses à offrir, même s’ils ne franchissent pas de suite le pas.

Pour les thèmes difficiles, autant le dire, en trois saisons, il y en a déjà un bon nombre. Le deuil est sans doute le thème, fil conducteur, de la série puisqu’il suivra les personnages jusqu’à la fin où ils en seront enfin libérés. Celui-ci touche d’ailleurs beaucoup de personnages, chacun à leur manière, il n’y a pas qu’un seul deuil non plus. Il y a aussi le thème de grandir, mûrir, trouver sa voie, car même si on se met en pause, le temps lui ne s’arrête jamais. Grandir n’est pas toujours une tâche facile, surtout quand on est coincé au même endroit depuis toujours et que les perspectives d’avenir semblent nulles. La drogue a aussi une place importante dans la série, les chamanes soignaient beaucoup par les plantes, ça n’a pas changé. L’ennuie qui créé aussi un peu de criminalité, puisque les gamins ne savent pas quoi faire et qu’ils savent aussi qu’ils n’ont pas grand-chose à craindre (même s’ils vont apprendre à assumer leurs actes, comme des grands). L’entrée sur le marché du travail n’est pas facile non plus, c’est un tout petit thème de la série. Ce qui est beaucoup abordé aussi c’est la psychologie, les familles détruites, séparées dans plusieurs communautés. L’esprit de groupe aussi, de communauté qui les relient et qui est si fort et admirable.

[...]

Ce titre est un mix entre un clin d'œil à Tarantino et l'équivalent anglais du mot "réserve" désignant ici les zones que les colons "ont gracieusement" laissées aux amérindiens. Le séparatisme est un mot en vogue en France, ici...une réalité. Cette série produite, écrite et jouée par des autochtones est une belle réussite, s'inscrivant à la fois dans le mysticisme Indien et dans la comédie américaine de haute volée. Elle pioche dans le meilleur des deux mondes pour illustrer le fil ténu sur lequel est censé marcher la jeunesse grandissant dans ses réserves, un pied dans le HipHop West Coast, un autre dans la Danse De La Pluie.

Un petit chef d'oeuvre d'humour, d'autodérision et d'émotion, plein de poésie et de fantaisie, tout en étant très réaliste sur le sort actuel des amérindiens dans leurs "réserves". Les jeunes acteurs sont très bons, mais tout le casting est génial. (le policier tribal vaut le détour à lui tout seul).
J'ai adoré et je recommande chaudement !

vue pendant l'été, je n'ai pas accrochée malheureusement le casting est pas mal après et l'intrigue est longue a se mettre en place

Deuxième saison chez nos jeunes amérindiens dont les problèmes ou les envies sont les mêmes que tous les autres américains hormis qu'ils sont encadrés par une police tribale et qu'ils vivent entre eux. Et puis la présence d'un esprit ancestral qui délivre des messages et distribue les bons points ne semble déranger personne. Cette deuxième saison est toutefois plus crépusculaire que la précédente puisque nos jeunes amis ont perdu l'un des leurs et appréhendent ce qui s'appelle le deuil. Et dans ces cas là la douleur est universelle.

Seulement deux épisodes pour le moment, mais c'est déjà très appréciable ! ( Mon avis sera modifié à la fin de la saison )
Bref pour le moment, c'est posé dans la réalisation, où on prend le temps de vivre avec les personnages, avec
toujours une pointe d'humour qui fait que ca donne un ton assez léger sur la forme, malgré les difficultés que peuvent vivre les personnages. Ce qui est appréciable également, c'est qu'on a absolument aucune idée où on va nous mener la série, on est comme largué, à l'image des jeunes natifs américains que l'on suit.

MERCI DE LAISSER MA CRITIQUE QUI EST CORRECTE.
L'humour native est bien là, pour parler de choses graves et importantes (suicide, vie bancale, spiritualité, etc). Pour moi qui connais vraiment bien cet univers à travers des docus, témoignages, bio, lectures, articles, etc, c'est génial. J'adore Taika Waititi et il y a bien son style! Plus celui du groupe de comédie 1491's, que j'adore, très caustique. Evidemment il faut connaître pour apprécier les subtilités, et puis les participations des acteurs amérindiens célèbres (enfin pas vraiment aux USA où ils sont moins crédités hélas, même si ils ont un rôle important qu'un blanc parfois, racisme typique made in USA, où les indiens sont moins considérés que les blacks, c'est dire!). Donc pour celui qui sait voir plus loin qu'une série divertissante, c'est fin et subtil, cynique et émouvant. On y voit également les frères rappeurs de petite taille Lil Mike et Funny Bone (Mike Bone), un duo extra, membres de la tribu pawnee.

Les 1491s sont un groupe de sketch humoristique basé dans les ghettos boisés du Minnesota et l’herbe de bison de l’Oklahoma. Ce sont des Indiens bourrés de cynisme et éclaboussés d’une bonne dose de satire autochtone. Les membres du groupe sont Ryan Red Corn (Osage), Dallas Goldtooth (Din’/Dakota), Migizi Pensoneau (Ponca/Ojibwe), Sterlin Harjo (Seminole/Muscogee), Bobby Wilson (Sisseton Wahpeton Dakota).

Les 1491 ont choisi de mettre en pratique la valeur autochtone d’humour avec une satire culturelle et politique pointue pour aborder des sujets difficiles comme le taux alarmant de violence et d’agression sexuelle contre les femmes autochtones et l’absence de réponse à cette épidémie au niveau tribal, étatique et national, tout en suscitant la fierté chez les peuples autochtones de tous les horizons.

Drôle, émouvante, parfois mystique, cette série est très belle, les personnages tous bien hauts en couleur, j'ai beaucoup aimé.