Elisabeth Périer (Miou-Miou) est une bobo septuagénaire - dont l'adresse parisienne (en pleine "Goutte-d'Or", rue Poulet, en face du Planning familial où elle officie depuis des lustres) est donc parfaitement "raccord". Avec un "coup d'un soir" (dont elle n'aura retenu que le "joli slip rouge", pour la légende familiale), elle fait toute seule des triplées (trizygotes) - mais les élève avec une amie très chère, son "âme-soeur" exotique, "Jacqueline", jusqu'à la mort brutale et prématurée de celle-ci. 44 ans plus tard (quand débute la série), Elisabeth découvre, effarée, qu'une ménopause incomplète vient de la mettre à nouveau en puissance d'enfant, à....70 ans ! Son "jeune" amant (fin de cinquantaine), un universitaire du nom de "André Breton" (sic), alias Michel Vuillermoz, n'étant pas le père (à suivre une recherche d'ADN), et la seule infidélité de la vieillarde ayant été réalisée avec (sans surprise) une femme, le mystère de la conception est entier ! "Emmanuelle" (dite "Manu"), alias Virginie Ledoyen, est mère de famille nombreuse (avec un "Emmanuel") : 5 enfants, 5 garçons, dont une paire de jumeaux. "Gabrielle" (dite "Gaby"), alias Clotilde Hesme, est pour sa part sexologue et écrivain (avec un lourd secret...). Quant à "George" (Valérie Donzelli), c'est une éternelle doctorante, en mode Tanguy au féminin (et d'autant plus bréhaigne pour sa part, qu'elle est encore "virgo intacta" !). Quartier à "diversité" omniprésente, officine bien-pensante pour la "nonna" (ça tombe bien - à un "n" près, Elisabeth, pluri grand-mère, répond au surnom de "Nona"), puis Manu, collaboratrice noire et lesbienne au sein de ladite, affaires (multiples) de "genre"
(l'enfant de Nona va d'ailleurs naître hermaphrodite)
, un homme exerçant un métier traditionnellement réservé aux femmes ("un" sage-femme...), la condition féminine encore à améliorer.... Toutes les cases du politiquement correct semblent cochées - la sorte de film ou de série (9 épisodes, ici, le premier essai en la matière de VD) que j'abomine ordinairement. Mais... la fantaisie d'écriture, l'originalité du sujet (une grossesse naturelle ultra tardive, les péripéties à tiroirs de la gémellité, y compris "chimérique", une forte pincée de surnaturel..) et des personnages bien croqués (et bien incarnés - casting impeccable) arrivent à emporter l'adhésion à cette fable largement foutraque.
Un bon cru de la Valérie Donzelli auteur et metteur en scène, comme avec "Notre Dame", en 2019.