Série inégale, mais pas inintéressante. Construit en trois histoires parallèles, qui se rejoignent peu à peu, cette série alterne des séquences passionnantes à des moments de pures fictions, mettant en scène tantôt les personnages principaux (Antoine et sa sœur Anna) que secondaires (dont on se fout un peu…). Toujours est-il que ça se laisse regarder.
Sur le fond, la série met en avant au travers du personnage d’Anna (assez convaincante Mélanie Thierry) un intéressant profil d’islamophile.
Cette islamophilie, très répandue dans les milieux universitaires, notamment en linguistique, offre une réceptivité aux causes politiques d’Etats moyen-orientaux. Lorsqu’il s’agit des kurdes, tout va « bien », quand il s’agit de l’Iran ou du Qatar, tous eux actifs en sous-main aux causes djihadistes, c’est déjà plus problématique. Dans ce rôle, Mélanie Thierry est parfaite de naïveté, de xénophilie et de romantisme envers son amant iranien auréolé d’une « dissidence politique » assez fictive (il n’y a pas beaucoup d’authentique opposant politique dans les 130 000 demandes d’asiles reçues par la France chaque année). Pour l’engagement combattant, ou plus souvent le renseignement ou l’action d’influence dans le pays d’origine, ces profils sont de parfaits « agents de l’étranger ».
PS : il est tout de même dommage qu’Arte, grand promoteur de la diversité, n’offre pas une place plus importante dans son casting à nos 1 700 « chances pour la France » transférés en « chance pour le Califat » lors de ce conflit.