Autrefois, les séries anglaises qui arrivaient en France semblaient toujours particulièrement inventives. Aujourd'hui j'ai de plus en plus l'impression que c'est toujours la même chose (la même soupe ?) comme si Netflix avait tué le game en imposant, au moins pour ses séries "réalistes", des codes esthétiques particulièrement sirupeux : pour l'Angleterre, des petites villes en bord de mer (c'est un peu l'Emily in Paris de la campagne anglaise), des personnages positifs, pas torturés, au pire un peu lubriques et/ou gentiment idiots. Et pour toute réflexion, des questionnements petits-bourgeois sur des valeurs gentillettes, dans un monde où l'extérieur n'existe pas, où tout le monde est propriétaire de sa jolie maison en bord de mer et travaille dans un petit commerce local (le Truman Show quoi).
On retrouve ici une parenté évidente avec le "After life" de Ricky Gervais, en moins larmoyant, mais si on pouvait admettre que le réalisme social passe au second plan quand Gervais évoquait la situation d'un veuf éploré, c'est quand même beaucoup plus difficile à avaler lorsque la série parle d'une femme qui sort de 18 ans de prison,
après avoir tué une de ses proches à l'adolescence.
Daisy Haggard, scénariste et actrice principale, est bien sympathique à regarder, mais je suppose que les personnes qui ont vécu de près ou de loin une telle situation, par exemple parce qu'un de leurs proches a subi l'épreuve de la prison, riront plutôt jaune - s'ils tiennent au delà du premier épisode.
Bref, à vos risques et périls - pas trop grands car c'est court, une saison ne dure qu'un peu plus de deux heures. Et par moments c'est divertissant. Mais Arte nous avait habitués à l'achat de séries plus ambitieuses.