« Et voici la dernière création de l’incroyable Phoebe Waller-Bridge ». Étant fan de cette créatrice britannique unique, je me suis fait un point d’honneur à regarder ce show, même si la bande-annonce ne cassait pas trois pattes à un canard.
La présence de l’acteur Domhall Gleeson, un acteur encore peu connu mais talentueux me rassurait sur la qualité de l’œuvre.
Et c’est avec un certain dépit que j’ai assisté, consterné, au visionnage du pilote. En gros, tout ce qu’il ne faut pas faire dans une série télé, la réalisatrice le faisait ici. Il est impensable que cette série voit le jour sur la base du pilote uniquement. Seul une série déjà entièrement commandée peut donner un tel ratage à l’écran.
Car oui, si Phoebe est bien présente sur ce show, elle n’est que productrice, et ne s’occupe ni de l’écriture ni des dialogues ni de la mise en scène ou du choix du casting. Et c’est là le « hic ». Avec les saisons 2 et 3 de Killing Eve, les show approuvées par Phoebe sont devenus une licence quelconque.
Où est la folie créatrice, l’humour décalé, absurde, corrosif tant attendue? En plus, la série n’est pas vendue seulement comme un drame amoureux et humoristique, mais également comme un thriller. Quelqu’un dans l’équipe a t-il déjà vu un thriller? ça n’a pas l’air en tout cas. Remattez l’excellente mais trop courte Traveler (2007) pour vous en convaincre.
La série est entièrement tournée autour du duo Ruby et Billy, et après deux épisodes, il n’y a aucune alchimie entre les deux acteurs.
L’intérêt à suivre ce couple est à peu près inexistant, l’histoire est médiocre au mieux, et très mal racontée.
J’ai le sentiment que la créatrice Vicky Jones s’est mis elle-même le maximum de bâtons dans les roues possible pour pouvoir flinguer son propre show.
Faire de l’humour britannique aux USA? Tous les humoristes s’y sont déjà cassés les dents. Raconter un drame amoureux sur une ancienne flamme de jeunesse, c’est pas plutôt du soap? Il n’y a rien à sauver dans cette série.