Avis SKAM France

Nouveaux personnages, nouveau groupe, nouveaux thèmes : la violence et le placement en foyer mais toujours avec de jeunes acteurs convaincants et une place plus présente des parents. Après, on n’échappera pas à la tendance actuelle, celle de vouloir placer à tout prix des protagonistes d’origines ethniques différentes et au mode de sexualité distinct (cf. la non binaire), mais bon cela colle à notre époque, tout comme voir des ados avec un portable quasiment greffé à leur main !

Une énième saison avec le groupe attachant des jeunes de la précédente saison, protagoniste ô combien hauts en couleur ! Ici, la nouvelle problématique est axée sur les asexuels, ces personnes voire pas du tout attirées par le sexe et représentant même pas 1% de la population mondiale. Toujours aussi bien interprétée et d’actualité, cette série se permet même le luxe de parler des études et de l’influence des parents (pour une fois assez présents) sur celles-ci. Bref encore un bon cru !

Saison captivante avec un sujet lourd (le viol) et toujours avec de très bons acteurs et des nouveaux personnages intéressants (notamment Hugo, Frida et Sasha). On regrettera toutefois que certains soient laissés au second plan, surtout Bilal que l’on ne voit que dans l’épisode 10, soit le dernier !

Malgré encore une fois de bons acteurs bien dirigés, je n’ai pas aimé cette saison trop longue à se mettre en place, notamment concernant son thème principal qu’on ne commence à cerner qu’au bout du troisième épisode. Si arrivé au sixième, il y a un léger mieux, on retombe dans les mêmes travers dans le dernier tiers et on se dit qu’avec un meilleur scénario et moins de broderie, on aurait pu arriver à quelque chose de mieux construit en ce qui concerne la dépression chez les jeunes qui se cherchent aussi bien en amour que professionnellement. Bref, la moins bonne saison pour moi à ce jour.

Nouveaux protagonistes, nouveaux thèmes oblige avec ceux du déni de grossesse et de la transition de genre mis en avant. Et on a de la chance car ces sujets très sensibles sont intelligemment abordés et sublimés par deux superbes personnages (Tiff et Max) interprétés par deux acteurs talentueux à qui l’on souhaite une belle carrière. Et quand en plus on a une fin aussi poétique et aérienne, on se dit qu’on a là la meilleure saison jusqu’alors ! Pourvu que ça dure !

Précarité et VIH sont ici abordés et vécus par de jeunes gens devant faire avec. Si le début de cette saison est excellent avec des acteurs toujours aussi bons et charismatiques (notamment le petit frère de Bilal) on pourra être un peu déçu par la fin un peu répétitive dans certaines scènes, mais ça reste largement au-dessus du panier !

Comme à l'accoutumée, on aura le droit ici à un nouveau thème central et même trois pour le prix d'un : la gestion du deuil, les addictions et le harcèlement sur les réseaux sociaux ! Et comme d'habitude, on aura un focus sur un personnage précis, ici Lola, la sœur de Daphné. Si les acteurs jouent vraiment très bien, on regrettera toutefois certaines longueurs voire répétitions ainsi qu'un scénario parfois léger ne faisant qu'effleurer certaines thématiques liées aux adolescents qui auraient mérité d'être plus creusées. Toutefois, c'est toujours aussi agréable à visionner et représente très bien la jeunesse actuelle !

Encore une fois, un nouveau thème est abordé et constituera le fil directeur de la saison. Ce sera ici celui du handicap, plus exactement celui de la surdité, ressentie par un des principaux protagonistes et qui aura des répercussions sur ses relations avec sa famille, ses amis et son entourage d’une manière générale. Très bien interprétée par de jeunes acteurs qu’on juge pour la plupart assez matures dans leur façon de penser, cette saison 5 est, pour ma part, la plus aboutie car rien n’est laissé au hasard dans les réactions de tout un chacun et surtout, les parents y ont un rôle prépondérant. Espérons que c’est une voie que suivront les scénaristes pour la suite car après tout, nos chers adolescents vont bientôt passer leur Bac et il serait bien qu’on aperçoive un peu plus leurs géniteurs ou tout du moins que ces derniers se sentent un peu plus impliqués dans la vie et les études de leur(s) rejeton(s) !

Très bonne saison qui, malgré quelques redites ou plutôt une forte accentuation sur certains points, aborde un sujet délicat, celui de la religion musulmane avec tout ce qui l'entoure. Ici, Imane, une jeune femme pratiquante va ainsi ébranler sa foi dès lors que Sofiane commencera à s'intéresser à elle. Acceptation de l'autre, solitude, jalousie, seront alors ressentis et on en sortira grandi ou pas. A noter, et c'est une bonne chose, que les parents sont plus présents dans cette saison qui est pour l'instant, la plus intéressante !

Génial ! Même si l'histoire semblerait plus plausible avec 2 ans de plus (car les personnages sont au lycée)

Série sympa à regarder.
Certains thèmes m'ont particulièrement plu (la religion, la surdité, le mal-être/les addictions, le harcèlement, la précarité, et de manière générale la difficulté des relations (amicales et amoureuses) à l'adolescence...)
CEPENDANT,
Cette série est loin de refléter "la jeunesse" selon moi. Elle représente surtout une jeunesse parisienne et plutôt riche. La plupart des lycéens ne passent pas tous leurs vendredis soirs dans des supers soirées où des bars/discobus/etc. sont privatisés, leurs parents peuvent leur interdire de sortir, ils ne font pas tout ce qu'ils veulent, ils n'ont pas autant d'argent de poche, ils ne sont pas aussi beaux et matures que dans la série (ils ont de l'acné, des appareils dentaires, ils sont immatures)... Les personnages de SKAM, surtout dans les premières saisons, ont vraiment l'air d'étudiants, pas de lycéens! (les 2 dernières saisons en revanche sont beaucoup plus réalistes, elles montrent réellement des lycéens).
Certains thèmes ne sont pas abordés, comme les relations frères/soeurs et les familles nombreuses (dans SKAM il n'y a pas de familles de plus de 2 enfants), les jeunes qui grandissent à la campagne (il y en a!), ou dans des banlieues (c'est un peu abordé avec Imane, mais finalement elle reste scolarisée dans le lycée parisien avec les autres, on ne voit la banlieue que d'un point de vue extérieur).

Histoire assez clichée et ridicule... entre le gars populaire du lycée, un peu bad boy, et la jolie fille difficile à séduire, qui ne veut pas de lui...
Déjà, pour commencer, ils sont censés être des lycéens, mais ils ont l'air tous les deux d'avoir plus de 20 ans, ils ressemblent à des étudiants. Ils vivent sans leurs parents, spoiler: Manon en coloc, Charles tout seul dans un appart'
.
Mais ce qui est vraiment problématique c'est le message véhiculé par cette saison. Charles qui insiste alors que Manon le repousse, c'est pas romantique, c'est juste du harcèlement. Dans la vraie vie, un mec comme ça, il se fait envoyer bouler ; spoiler: ici, Manon finit par tomber amoureuse de lui
. Cela justifie le comportement de Charles, et les jeunes qui regardent la série risquent de penser que ça se passe comme ça dans la vraie vie. La fameuse phrase de Charles spoiler: "un non, c'est un oui en attente"
, c'est tout simplement refuser l'idée de consentement (on pourrait utiliser cette phrase pour justifier un viol).
Je trouve également dangereux de montrer à des jeunes qu' spoiler: une fille peut partir le soir dans la voiture d'un gars qu'elle connaît à peine, sans savoir où il l'emmène, pour un rencard (ce que Manon fait avec Charles)
. De même spoiler: quand on voit Manon et Charles dormir dans le même lit dans l'un des premiers épisodes, alors qu'ils se connaissent à peine, et en prime Charles harcèle Manon et est amoureux d'elle
(sans vouloir être parano, je déconseillerais fermement à une jeune fille de dormir dans le même lit qu'un garçon, même si elle le connaît un peu...)
BREF, dans la vraie vie, les choses ne se passent pas comme ça

Je tiens à préciser que cette critique porte sur le premier épisode de la saison 1 . Épisode décevant, car si Skam Norvège comptait sur des acteurs ''amateurs'' touchants, complexes, subtils et justes, qui avaient avaient à peu près tous le meme âge que leurs personnages, ici nous avons à faire à des acteurs "professionnels" qui semblent bien plus âgés que leurs personnages. Ils jouent souvent mal : ils sur-jouent tout (mention spéciale à l'acteur qui joue Lucas, repéré dans mes chers voisins) autant dans leur façon de déclamer leur texte que dans leurs expressions faciales. Pour être honnête, je pense que le problème vient ici de la direction d'acteur : on a l'impression que les acteurs attendent leur tour pour dire leur texte alors que l'action devrait déjà être commencée quand la caméra commence à tourner et qu'ils devraient inter agir entre eux. Par exemple lorsque Lucas apparait sur Skype, on dirait que c'est lui qui est appelé alors que c'est lui qui appelle, son jeu de la surprise est faux. La scène aussi dans les toilettes du bar entre les deux Alex, Daphné et Emma où l'échange n'est pas fluide et du coup casse le sentiment de gène entre les personnages ... tout est expédié ... on ne donne pas le temps aux acteurs ... pas de pauses ... pas assez d'échange de regard, ce n'est ni fluide ni naturel. ... le ton est aussi off : le discours de Yan dans la scene d'ouverture par exemple pêche par le jeu d'acteur , il lit son texte comme si ça l'amusait, comme s'il était détaché de ce qu'il dit, alors que le montage et le texte eux meme suggèrent un sentiment d'urgence ...Les dialogues sont plats et lourds, sans subtilité et pas naturels ("la gènance", "genre t'es au courant que ça lui va pas du tout" ...). Même lorsque les dialogues sont naturels c'est le jeu de l'acteur qui finit par le rendre artificiel et plat. Les dialogues ici sur-signifient tout, essaient de tout expliquer alors que parfois l'action et le langage du corps devraient suffire, comme dans la version Norvégienne. Les spectateurs ne sont pas stupides et parfois il suffit de suggérer plutôt que de rajouter du dialogue ou un gros plan sur une expression sur-jouée (la scène dans le bar entre Emma et Manon, celle entre Yann et Emma à propos de Ingrid au tout début). Au lieu de faire durer les dialogues on peut aussi laisser place au silence. Les expressions des visages sont over the top et une fois encore sur-signifient. Le rythme n'est pas fluide (le timing et le temps laissé au silence était le charme de la série originale). L'humour est souvent un peu bidon à la Scènes de ménage voire Des Jours Meilleurs, on frôle parfois celui de Soda. Le travail de la caméra dans la version Norvégienne était flottant et stellaire, au plus près des acteurs tout en étant pudique grâce notamment à un travail subtil sur la lumière, ce qui donnait à la série une légèreté, une fraicheur et un naturel vraiment rafraîchissant et une grande fluidité. Cela permettait aussi aux cassures dans le récit de paraitre encore plus nettes et violentes. Ici l'image est trop nette et le cadrage parfois trop symétrique et confère à une sorte de platitude désolante (le premier skype avec Lucas, c'est clairement filmé avec une caméra HD et pas du skype, même l'angle de vue n'est pas naturel, trop frontal). Le placement de la caméra et la perspective sont d'ailleurs souvent un problème, il devrait servir à conférer du sens où à s'attarder sur un personnage mais ici elle filme juste pour filmer (dans la scène des toilettes elle filme les 2 Alex alors que ce qui importe c'est la relation entre Emma et Daphné, les deux autres devraient être au second plan). Bref l'idée de faire un remake de Skam est bonne, a part quand c'est fait en dépit du bon sens ... Doublez ou sous titrez l'original plutôt que de nous sortir ça , on est plus pres de Plus Belle la Vie ici que de Skam... on est même loin encore de Les Grands la série de OCS séries ... quant a recopier un concept autant le faire jusqu'au bout et faire jouer des vrais ados dont on s'inspire pour écrire les scénarios et les dialogues ... Il aurait été intéressant de faire coller aux personnages la personnalité des acteurs. Prendre une série pour en faire une adaptation pourquoi pas, et y apposer la culture française, mais encore faut il avoir une vision, pas seulement le faire parce qu'on trouve le concept des médias sociaux cools et qu'on a derriere la tête d'attirer les moins de 25 ans. Skam France, meme sans le comparer à son homologue norvégien, est relativement médiocre dans son exécution, manque d'ambition et son équipe a tendance à tout souligner et sur-expliquer avec des dialogues lourds et maladroits au lieu de suggérer (avec des silences, des gestes, des postures ou des regards) pour être certain que le spectateur comprenne tout ... en gros il le prend par la main comme s'il était idiot ... un exemple : dans la scène dans le bar où Emma cherche Alex la musique est sensé être diégétique mais semble extra diégétique (on entend pas les voix, le brouhaha du bar), et lorsqu'Emma ouvre la bouche pour parler on entend et comprend ce qu'elle dit distinctement, alors qu'en réalité dans un bar on entend mal les voix à cause du volume de la musique et du brouhaha des gens qui essaient de discuter, ici la voix de Emma et des ses interlocuteurs se détachent du bruit ... ce n'est absolument pas naturel mais surtout inutile ... on sait qu'Emma cherche Alex donc on a pas besoin de comprendre qu'elle demande aux gens où elle peut le trouver, l'action suffit pour comprendre ça. Même le montage parfois est un problème et empêche la fluidité de l'ensemble (dans la scène d'ouverture il y a un manque de contraste entre les images lumineuses et légères du passé d'Emma et Ingrid, pas assez flottante de toute façon et celui de la surconsommation et la violence du monde moderne, et le montage n'est pas assez nerveux) ... espérons que la saison 2 sera plus subtile et surtout plus originale

Je me suis attaché à cette série et elle résonne en moi comme bien peu d’autres avant elle. Sa force, c’est que contrairement à bon nombre de séries qui finissent par perdre le rythme et s’essouffler, celle-ci gagne en puissance de façon magistrale ! C’est bien simple, chaque nouvelle saison est successivement devenue ma préférée.

Il est vrai que les saisons 1 et 2 étaient assez gentillettes et ne décollaient pas vraiment. (J’ai d’ailleurs démarré à la saison 3 puis ai regardé les 1 et 2 seulement après avoir fini la 5, car je me suis tant attaché aux personnages que j’en voulais plus, quitte à ne pas être aussi captivé.) Cela dit, s’il y a une constante qui se vérifie dès la première saison, c’est que les acteurs jouent (pour la majorité) très juste, mais surtout, on est frappé par le naturel des dialogues ! J’ai déjà regardé quelques autres séries françaises avec des personnages adolescents, et sérieusement, ça fait saigner des oreilles. Les jeunes ne parlent pas comme ça ! Mais dans Skam France, OUI, on a enfin des jeunes qui parlent comme des vrais jeunes, avec des problèmes et situations de jeunes réalistes, et déjà rien que ça, ça fait plaisir.

Pour en revenir à la montée de puissance, c’est à la saison 3 que la série commence à vraiment montrer tout son potentiel, en abordant des thèmes qu’on n’attendait pas là ( spoiler: comme la bipolarité
) ou d’autres plus classiques mais avec beaucoup de justesse (assumer son homosexualité).

Et à partir de là, c’est carton plein. La saison 4, malgré quelques petites imperfections, nous cueille et nous captive de par le puissant thème qu’elle aborde : une jeune Noire musulmane qui tente de concilier sa foi avec l’école et tout le reste. Un thème glissant qui aurait pu donner lieu à de nombreux écueils, mais parfaitement bien traité et porté par une actrice principale totalement investie dans son personnage.

La saison 5 monte encore d’un cran en nous proposant une claque non seulement visuelle, mais également auditive, avec le thème de la surdité qui nous permet de constater un travail extrêmement soigné sur les sons tout au long de la saison, avec des enjeux toujours plus réalistes et des personnages toujours plus empathiques.

Quant à la saison 6, bien qu’elle vienne à peine de commencer, elle s’annonce déjà comme un pur chef-d’œuvre. Beaucoup plus sombre et mature que les précédentes de par son thème très dur (un pari très osé pour une série pour ados, mais ô combien réussi), elle risque fort de marquer les esprits comme jamais et d’imposer Skam France comme une série incontournable.

Je n'ai rien contre les remakes dans la mesure où parfois on peut faire mieux. Malheureusement, on peut également arriver à un résultat aberrant et c'est le cas ici. Il est difficile de critiquer ici sans comparer au Skam original, qui était une très belle série, avec des personnages profonds et attachants, de bons acteurs et un scénario original qui suivait une logique (avec les russ buses).
Ici, bien évidemment, le scénario est loin d'être original puisqu'il s'agit quasiment d'un copier-coller de la version norvégienne. A ce niveau là, autant racheter la version norvégienne et la faire doubler ou sous-titrer. Alors, bien sûr, il faut adapter parce qu'en France, ce n'est pas la même culture et les russ buses n'existent pas, mais quand même, on pourrait faire beaucoup mieux.
En France, on arrive à refaire une version avec des acteurs qui n'arrivent pas à porter leurs personnages, qui surjouent la majeure partie des scènes et dont l'alchimie est loin d'être évidente.
Chez norvégiens, il y avait une fluidité dans les dialogues, dans les mouvements, dans les scènes, même dans les rotations de la caméra. Dans la série française, tout est lourd, mécanique. C'est vraiment difficile - voire agaçant - à regarder.
Bref, il paraît que les Américains, qui sont aussi les champions de la récup' des séries nordiques qui fonctionnent, vont en faire un remake aussi. J'espère que ça sera mieux que celui français parce que, là, ça pique les yeux.