Je reprendrai bien des leçons pendant encore une ou deux saisons, pas vous ?
La méthode Kominsky, c'est ce genre de série légère et grave à la fois, à savourer comme un petit bonbon acidulé qui se finit trop vite. Paradoxalement, certains trouveront le rythme parfois un peu lent mais c'est pourtant tellement bien géré. On y suit les tribulations du prof de théâtre et de comédie new-yorkais, Sandy Kominisky, joué par le truculant Michael Douglas, excellent mentor et qu'on voit souvent égratigné à l'écran, non sans une certain jouissance assez communicative et savoureuse d'ailleurs , tellement il en prend pour son grade.
Dans ses aventures, on aura l'implacable honneur de le voir partager la vedette avec le génial Norman Newlander (campé par le devenu trop rare Alan Arkin) dans le rôle d'un agent d'acteurs qui ne mâche pas ses mots et à l'humour passablement grinçant. Les deux bougres sont au centre d'une amitié vieille de plus de 50 ans, oscillant entre rires, émotions, coups durs ou coups de sang.
Les situations sont souvent cocasses, mais presque toujours intimes laissant les personnages évoluer dans un environnement loufoque mais plutôt réaliste en définitive.
J'écrivais à l'instant que la série n'hésitait pas à égratigner ses personnages ou à écorner l'image de ses têtes d'affiche, pourtant, il se dégage souvent une émotion bien palpable et un sentiment doucereux de bienveillance à l'écran, assez confondant. Les sentiments simples et universels jaillissent en effet d'une écriture intelligente, subtile et fine, et les aspects tantôt subversif, tantôt scabreux saupoudrent le visionnage des 3 saisons d'une atmosphère fraîche et gaillarde.
Bien sûr, il est préférable d'aimer l'absurde et les constructions scénaristiques qui prennent leur temps, il vaut mieux ne pas être rebuté par les centres d'intérêts des seniors et être conscient du fait que la série met en scène principalement des personnes âgées, car de facto, la série ne parlera sans doute pas à un jeune public (d'autant plus sur Netflix) mais qu'importe, le spectateur friand de joutes verbales et autres instants de bravoure issus de tranches de vie un peu triviales, et qui surtout aura la curiosité de se laisser tenter par ce joyeux ovni, prendra énormément de plaisir et ressortira de l'expérience avec le sourire, et l'impression fugace d'avoir eu quelques amis pas comme les autres filer à l'écran dans des moments décisifs d'une destiné suffisamment intrigante pour qu'on y jette un œil à la fois amusé, et attendri. Alors oui, j'y vais.