En tant que grande fan de Stephen King, je me devais de regarder cette série. Ce n’était pas une nouvelle adaptation comme il y en a des dizaines chaque année, mais une histoire originale reprenant une ville, Castle Rock, et son histoire, créée au fil des romans de Stephen King. (Pour les plus novices, à Castle Rock se sont notamment déroulées les intrigues de « Cujo », « Bazaar », « Dead Zone » ou encore « Le Corps ».)
Alors, est-ce que cette série est fidèle à ce qu’écrit le « maître de l’horreur » ?
En fait, je vais vous le dire tout de suite : pas tellement. Je n’ai pas ressenti le côté « Kingesque » de l’œuvre, en tout cas rarement, et pas toujours dans les points positifs. (Parce que Stephen King aussi a des défauts. Si si, je vous jure.)
Par exemple, l’un des points que lui reproche souvent, c’est que ses histoires mettent parfois beaucoup, BEAUCOUP de temps à décoller (Oui « Sac d’os » et « Insomnie », c’est vous que je regarde !).
Et ici, c’est carrément le cas.
Au début, comme pour toute nouvelle histoire, on est intrigués, surpris, on veut savoir ce qu’il se passe dans cette ville maudite, qui est ce fameux « Kid », ce qu’il s’est réellement passé lorsque Henry Deaver était enfant… Alors on attend. Et on attend. Et on attend. Et au bout de cinq épisodes, on se dit que c’est un peu long tout de même, et ça ne va pas en s’arrangeant. Il ne se passe vraiment pas grand-chose, et le pire, c’est que quand on a des réponses, elles sont décevantes… Du moins pour moi.
On nous balance tout à la figure en un épisode, et c’est – je trouve – franchement trop tiré par les cheveux. C’est pour moi le plus gros défaut de « Castle Rock » : son histoire inconsistante et qui traîne en longueur.
Et malheureusement, ça ne fait pas peur, mais alors PAS DU TOUT, mais bon… On va se faire l’avocat du diable et dire que ce n’était pas le but premier de la série. Même si on nous la vend comme une série d’horreur. Ahem.
Un autre point négatif, c’est que les personnages sont totalement oubliables, et ça, ça s’éloigne carrément de ce qu’a pu écrire Stephen King : les personnages sont son point fort, c’en est ici presque une trahison.
Si l’on excepte le personnage de Ruth (interprété par Sissy Spacek) et qui est vraiment a-do-rable, les autres ne sont vraiment pas intéressants.
Henry (Andre Holland) est sympathique, mais n’a pas vraiment de charisme, le « Kid » (Bill Skarsgård) aurait pu être intéressant mais on en apprend trop peu sur lui… Non, si l’histoire de la série ne m’a pas plu, ce ne sont pas non plus ses personnages qui l’ont sauvée.
Quant aux références faites aux romans du King, elles sont peu utiles, et parfois carrément forcées (N’est-ce pas, Jackie TORRANCE ? Ou encore toi, le Saint-Bernard qui déboule de nulle part juste pour nous faire penser à Cujo alors que Cujo a vécu il y a des dizaines d’années ?).
Bon, on peut croire que je vomis sur la série, mais il y a quand même quelques – rares – points que j’ai trouvé intéressants… Le problème c’est qu’ils étaient généralement accompagnés de nombreux défauts.
Quelques exemples pour être plus claire : côté technique, je n’ai pas grand-chose à dire, les acteurs jouent bien… MAIS leurs personnages ne sont pas intéressants.
L’épisode 7, consacré au personnage de Ruth, est un petit bijou de montage et d’émotion… MAIS l’épisode n’apporte pas grand-chose à l’histoire.
Le pouvoir qu’a le Kid sur les gens est vraiment cool et donne lieu à des scènes géniales… MAIS ça n’est vraiment pas assez exploité. Il est capable de détruire la ville à lui tout seul, de semer le chaos, mais vu qu’on ne suit que les personnages principaux, on ne voit pas les conséquences de ce pouvoir sur la ville entière, juste des bribes. (Et pour une série qui a pour titre le NOM de ladite ville, c’est dommage.
Bon, j’aurais encore beaucoup de choses à dire sur « Castle Rock », mais ce ne serait que des détails qui rallongeraient un peu plus l’article, et je suis sûre que vous avez bien mieux à faire que de me lire pendant des heures. (C’est difficile d’écrire une chronique sur une série, je m’en rends bien compte maintenant !)
En définitive, Castle Rock est plutôt un gros « MEH » pour moi : la série a quelques qualités indéniables, mais elles n’ont à mon sens pas été correctement exploitées.