Séduite par les premiers épisodes, j'ai commencé à décrocher au bout du 4ème que j'ai trouvé bien trop moralisateur et pas assez nuancé quant au traitement de questions comme le handicap ou le racisme.Dans le 4ème épisode, la façon d'aborder la question de l'autisme profond
à travers les réactions d'une mère malmenée accusée de meurtre
est d'un irréalisme hallucinant. On voit toute la perversité d'un système de pensée qui prétend "libérer" les femmes mais qui enferme en réalité les mères dans une posture de sainte dénuée de toute ambivalence.
Quand elle appelle son fils qui lui tape allègrement dessus "Mon merveilleux petit garçon", quel message croyez-vous que cela passe aux familles à bout qui peuvent parfois craquer physiquement ? A aucun moment, le positionnement de la mère, qui sacrifie toute sa famille pour gérer son fils n'est questionné. C'est pourtant parce qu'elle n'a pas pris en considération ce que vivait sa fille cadette que cette-dernière en vient à commettre l'irréparable. Le questionnement accusateur de Sam lors du premier entretien en prison est juste scandaleux quand on sait un tant soit peu ce qu'implique le fait de gérer quotidiennement des personnes atteintes de ce type de trouble. Bref, j'ai trouvé toute l'approche à vomir.
Dans le 6ème épisode , heureusement que le personnage de Maxine, femme noire, ancienne policière et toxico, permet d'apporter un peu de complexité à la vision simpliste et moralisatrice des choses. L'idée de population blanche, riche et forcément favorisée (termes répétés plusieurs fois au cours des affaires de la série) commence à me lasser sérieusement. On nage en plein wokisme et je me détourne systématiquement de ce type de série. A mon sens, elles ne font qu'alimenter les clivages au lieu de faire comprendre à tous.tes que quelle que soit la couleur de peau de quelqu'un, tout le monde a sa part d'ombre et de lumière, que personne n'est un.e saint.e ou un.e démon sauf de rares exceptions. Les communautés humaines sont complexes mais cela ne semble pas intéresser les scénaristes de la plupart des séries nord-américaines ou françaises d'ailleurs.Certaines répliques sont franchement choquantes, notamment par exemple, quand
Tess confond deux personnes afro-américaines qui se ressemblent effectivement beaucoup (c'est un fait quand on voit les photos). Elle demande alors :"Est-ce que ça veut dire que je suis raciste?" .Son partenaire (latino et homosexuel donc forcément gentil et du bon côté) lui répond alors "Non, ça veut dire que t'es blanche". Vous imaginez ce genre de réplique inversée ?
Dans cet océan de politiquement correct, on a droit à 2 situations un peu anticonformistes cependant :
un couple de jeunes ados qui tue la mère de l'un d'eux (mais on insiste bien sur le fait que l'un est blanc, riche et privilégié et l'autre latino, pauvre et manipulé par le premier donc pas responsable hein . . . forcément). Et un micro passage où une personne afro-américaine parle de la délinquance afro-américaine de son quartier qui lui pourrit la vie, sans plus de réflexion d'ailleurs, Cela relève donc autant de la caricature que le reste, Ce qui me fait dire que cette sortie au premier abord surprenante n'a été posée là que pour faire pousser des cris d'orfraie à Maxine afin de bien marquer la condamnation morale de rigueur
. Concernant le personnage principal de Conviction, il est lassant. Original au début, son comportement de gosse de riche égocentrique notamment avec ses proches finit par nuire à tout son aspect positif : l'intelligence, l'intuition d'une personnalité atypique. Les autres personnages, à part Maxine, sont lisses et convenus. Concernant les intrigues, à partir du 3ème épisode, j'en devinais la fin la majorité du temps.Je rejoins d'autres commentaires qui critiquent le fait que dans la majorité des dossiers traités, les personnes se révélaient innocentes.Heu . . .ça donne un taux d'erreurs judiciaires qui laisse perplexe ainsi qu'une image peu flatteuse du travail des policiers de terrain.Ils.elles ne sont pas tous.tes des abrutis.ies il me semble. Maxine est d'ailleurs un bel exemple de professionnalisme. J'imagine que si l'héroîne et son équipe avaient repris des dossiers de personnes réellement coupables, cela aurait moins fait rêver et surtout, moins entretenus les idées toutes prêtes qu'on nous martèle dans cette série ou d'autres d'ailleurs. Bref, tout cela est un vrai gâchis d'une série qui avait du potentiel. A quand une série courageuse, qui adopte des points de vue VRAIMENT originaux ne flattant pas le politiquement correct à longueur de temps et qui ne réduit pas les êtres humains à un seul critère (couleur de peau, origine, orientation sexuelle, handicap ou pas etc . . .) ?