Toute petite série qui repose sur un concept faussement éculé : le chien qui parle. Faussement, parce qu’ici, le chien ne parle pas aux autres personnages, ni aux autres animaux de la série, mais au spectateur, selon le procédé (maintenant franchement éculé, lui) du faux documentaire, et qu’en plus le chien en question est une sorte de mélange entre l’extrême naïveté d’un être dont l’univers se borne à son pâté de maison et aux caresses de sa maîtresse et un apprenti philosophe qui se mettrait soudain à questionner tous les aspects de ce même univers. L’atout majeur de la série, c’est donc ce monologue du chien, doublé par un acteur très bien choisi, qui s’avère parfois hilarant d’absurdité, surtout quand il pousse à fond le curseur du doute existentiel. Le problème, c’est que la série se repose tellement sur ce concept qu’elle n’offre rien d’autre. Le fil narratif « humain » a des enjeux très très limités et repose sur des personnages sans consistance et des situations qu’on a vues mille fois. En plus, les efforts des scénaristes pour créer des liens entre le monologue du chien et ce qui arrive à sa maîtresse sont de moins en moins convaincants au fur et à mesure des épisodes. Dernier problème, un peu plus anecdotique : le choix d’insérer régulièrement des plans du chien face caméra et de créer numériquement l’illusion qu’il articule vraiment ses dialogues. On comprend l’idée (reprendre les codes du faux documentaire), mais le résultat est cheap et la seule voix off aurait été beaucoup plus efficace. Sinon, c’est mignon, c’est (paresseusement) feel-good et ça passe le temps assez agréablement.