DESIGNATED SURVIVOR - Saison 1
Le survivant désigné est un membre du cabinet présidentiel choisi par le président des États-Unis pour ne pas assister à un événement où se trouvent simultanément réunis le chef de l’État et les principaux représentants du pouvoir américain.
Quand le Capitole est réduit en cendres par une attaque terroriste lors d'un discours de l'Union entraînant la mort de tous les plus hauts responsables américains, Tom Kirkman (Kiefer Sutherland), survivant désigné et Secrétaire d'État au Logement sur le point d'être viré, se retrouve ainsi propulsé à la tête des États-Unis. Ce nouveau Président "par accident" va devoir reconstruire un pays en lambeaux, retrouver les responsables de l'attaque et déjouer les plus viles manoeuvres politiciennes pour asseoir son autorité. Et ça fait beaucoup pour un job qu'on ne voulait pas forcément...
Alors que "24 : Legacy" s'est plantée sur toute la ligne en répétant une formule qui n'avait plus rien à dire, "Designated Survivor" a clairement pris la relève dans le coeur de n'importe quel accro à "24" qui se respecte.
Évidemment, retrouver Kiefer/Jack Sutherland/Bauer dans le rôle du Président des USA, Tom Kirkman, suffit à établir une filiation (tous les "son of a bitch" prononcés par les deux personnages aussi) mais la série se révèle aussi de la même envergure en matière de suspense en construisant une intrigue terroriste complètement folle avec son lot de rebondissements parfois futés, parfois aussi gros que la maison d'un éléphant fan de porcelaine (ce qui était le cas de "24" également, on ne va pas se mentir). Il faut dire que même si tous les terroristes des 9 saisons de "24" se réunissaient pour préparer un sale coup, jamais ils ne pourraient imaginer un truc aussi dingo que le complot fomenté par ceux de "Designated Survivor". La montée des enjeux de ce côté-là est spectaculaire jusqu'à la mi-saison (les épisodes 10 à 12 atteignent des sommets de tension) mais, encore comme "24", la série va peiner un petit temps à retrouver un second souffle pour enfin repartir dans une nouvelle direction quant à l'identité des responsables et de leurs motivations dans la dernière partie de saison.
Mais, ce que "24" n'avait pas pour pallier ses temps morts (hormis une Kim Bauer qui se faisait courser par un puma), "Designated Survivor", elle, le trouve en se concentrant sur les problématiques quotidiennes du staff de la Maison Blanche : contrer les coups tordus politiciens (imaginez ce que doit subir un Président non élu et indépendant de surcroît !), les révélations de la presse, l'élection d'une nouvelle Chambre des Députés, ... La série pourrait se transformer en un "À la Maison Blanche" light (et elle le fait quelque fois) mais elle réussit toujours à tirer parti du contexte particulier d'un pouvoir en reconstruction comme, quand, par exemple, elle fait appel à des faits exceptionnels de l'Histoire américaine pour résoudre des conflits inextricables (la fédéralisation de la garde nationale pour bloquer les agissements d'un gouverneur prompt à prendre son indépendance vis-à-vis du pouvoir central). En jouant ainsi sur ces deux tableaux, "Designated Survivor" parvient toujours trouver un équilibre gage de qualité lorsque que l'intrigue principale terroriste ou celles sur les décisions politiques de la présidence Kirkman se montrent plus faibles.
Bon, la série n'évite pas un certain sentimentalisme : entre la famille du Président (une femme et deux enfants) trop présente au début et le fait qu'on nous souligne dans tous les premiers épisodes à quel point ce Tom Kirkman est un homme normal et sincère se trouvant dans une situation exceptionnelle, ça fait un peu beaucoup mais, comme pour le reste, les scénaristes vont peu à peu trouver la juste place de ce genre de scènes dans l'ensemble.
Et puis, pour les spectateurs américains, voir un Président honnête, posé, toujours prêt au dialogue et à prendre les bonnes décisions avec les bons discours qui s'imposent, ça doit quand même faire du bien en ce moment...
Outre le kiff total (pas d'autre mot) de retrouver Kiefer Sutherland dans un rôle fait pour lui, le reste du casting n'est pas en reste comme Maggie Q en Jackie Baueuse de la série, une enquêtrice capable d'ouvrir un cadenas de chaînes avec l'armature de son propre soutien-gorge (respect éternel pour ça) et qui n'appelle jamais de renforts (mais jamais !), ou encore les membres du staff présidentiel : Kal Penn, Italia Ricci et Adan Canto. Natascha McElhone en Première Dame et Virginia Madsen en opposante politique ne déméritent pas non plus.
Bref, si vous êtes en manque de "24", sachez qu'il existe un remède et, même s'il n'est pas parfait, on ne peut que souhaiter au Président Kirkman de terminer brillamment son mandat... Et même, pourquoi pas, d'en briguer un second.