Voilà, c'est reparti pour une salve de « This Is Us » avec cette troisième saison, peut-être légèrement supérieure à la précédente mais confirmant indéniablement un essoufflement. On ne peut enlever à Dan Fogelman un évident savoir-faire, une habileté à mélanger les époques et à proposer des scènes efficaces, touchantes, notre attachement pour les personnages (au moins certains) étant évidents. Mais bon, bien que je n'ai aucun déplaisir à suivre la série lorsque je suis devant (bon, je dis ça mais certains épisodes sont quand même assez longuets, notamment cette interminable visite de Kevin et Zoe à leur arrivée au Viêt Nam), je n'avais jamais spécialement envie de m'y replonger non plus. L'impression que l'essentiel a été dit semble pousser les scénaristes à tirer parfois méchamment sur la corde, ces derniers apparaissant pas mal en galère pour proposer de « nouvelles » pistes narratives (du moins vraiment dignes d'intérêt). Alors on s'intéresse au moindre détail du passé, on imagine des récits parallèles, des rebondissements, de nouvelles aspirations pour de nombreux protagonistes. Je ne dis pas : c'est plutôt bien fait, donc. Reste qu'à force de vouloir tout, tout, tout nous dévoiler, non seulement on se lasse, mais cela enlève une part de mystère, de choses que l'on aurait pas forcément voulu savoir, au moins laissées en « suspens ». Certains aspects sont donc peu passionnants, et certains qui l'étaient plus sont beaucoup moins développés
(je pense surtout à la campagne de Randall, prenant fin assez brutalement)
. Après, dans le registre série populaire assumant pleinement son côté mélo, celle-ci tient quand même pas mal la route, et sans doute n'étais-je pas, dès le départ, le cœur de cible de la production. Il semble que la suite des événements soient nettement plus réussie : j'en serais ravi, en espérant sincèrement que l'on ne fasse pas remonter le fil narratif sur quatre générations, car je risque de lâcher pour de bon, cette fois.