J'avais plutôt bien aimé la première saison qui, malgré un discours d'une tonne sur la famille, savait proposer quelques vraies surprises et un travail de montage étonnant, rendant son déroulement parfois assez imprévisible. C'est un minimum le cas encore ici, mais un sentiment de lassitude se met manifestement en place, surtout avec ce format d'à nouveau 18 épisodes. Alors je ne dis pas : ce n'est jamais désagréable, plusieurs épisodes sont même assez réussis et on s'est suffisamment attaché aux personnages précédemment pour les suivre avec un minimum d'intérêt, mon coup de cœur pour Mandy Moore se confirmant et mon affection pour Susan Kelechi Watson grandissant, mais vraiment, aussi agaçant soient-ils parfois, globalement je les aime tous bien. Maintenant, force est de reconnaître que l'on a pas avancé des masses non plus. OK, on sait désormais comment le père adoré est mort, Kevin creuse son sillon et affronte ses propres démons, Randall trouve un nouveau sens à sa vie, Kate
se marie
, mais aucun de ses aspects ne s'avère réellement captivant. Finalement, on a l'impression que presque tout avait été dit auparavant et qu'il est vraiment difficile de trouver de nouveaux arcs narratifs pour les protagonistes. Au moins approfondit-on certains aspects et « angoisses » de la famille Pearson, la partie « cinéma » touchant à Kevin m'ayant assez plu (avec caméos de
Ron Howard et Sylvester Stallone
, s'il vous plaît!)... De plus (et je l'avais déjà remarqué), les créateurs s'avèrent beaucoup plus convaincants lorsqu'ils osent le drame à fond que le mélo parfois vraiment, vraiment sirupeux (les discours de Randall : une fois ça va, à la fin c'est lourd), preuve d'un réel potentiel « mélancolique » peu exploité. Enfin, bien que ce fut moins le cas ici, le récit n'est parfois pas trop prévisible, aimant gentiment nous mener en bateau devant des scènes que l'on imaginait courues d'avance. Pas antipathique, donc, loin de là. Mais cet éloge vraiment très, très appuyé à la famille commence sérieusement à montrer ses limites (cette incapacité à rester fâché plus de dix minutes (maximum), je trouve ça notamment assez fou), et même si on a droit à une tentative (assez efficace, osons le dire) de nous vendre la saison suivante, pour moi, « This Is Us » s'arrêtera sans doute là. Dommage.