Les scénaristes de cette seconde saison ont fait ce que j'appelle un "tour de force" : transformer une oeuvre intelligente, réfléchie, politique, qui surprends son monde et évite les écueils des drames américains, en une suite lambda, dénuée d'enjeux, d'intérêt ou de talent.
Et dans la seconde saison, on se tape : des épisodes fillers à l'envie, des sous-intrigues inutiles et n'ayant aucun impact sur les évènements à suivre, on s'intéresse à des personnages secondaires sans lendemain.
Le pire vient dans la disparition de toute dimension politique : une fois la révolution finie, tout le monde s'assoie et se congratule et personne ne fait plus rien.
Dans le monde réel, les révolutionnaires auraient fait une purge de l'ancien régime, en mettant à la tête de chaque département un des leurs, et en renvoyant les riches au fond du train, redéfinissant la répartition de l'espace et donc le pouvoir, en abolissant les privilèges.
Le show touche le fond quand l'on constate que les personnages ont perdu toute leur profondeur psychologique et leur détermination : Layton assiste médusé à chaque coup de Wilford, sans rien faire.
Ruth qui connaît tout le train ne voit rien, Bess semble laisser un complot mondial s'installer dans tout le train sans rien déceler
et même Mélanie Cavill saborde tout son oeuvre pour aller goûter l'air frais dans une mission suicide.
La venue de Sean Bean augurait beaucoup, il avait le charisme et la prestance toute britannique qui aurait pu donner à voir un personnage fascinant, mais non, c'est juste un tyran à moitié-fou, qui passe son temps à martyriser son équipage façon harceleur scolaire.
Le seul autre personnage intéressant est Alex, la fille de Mélanie, jouée par la talentueuse Rowan Blanchard, seule actrice à donner de sa personne, et à croire dans la série.
Une déception, les épisodes ennuyant plus qu'autre chose, à l'exception de l'épisode 6, centré sur Mélanie Cavill, qui nous rappelle le temps d'un épisode, la grandeur de la première saison.
Ne comptez pas sur moi pour une troisième saison.