En dépit de quelques clichés agaçants (le flic ripoux et rouquin, les romances convenues entre des jeunes femmes de 25 ans et des hommes de quinze ans leurs aînés...), cette série est diablement efficace ! L'atmosphère n'y est pas pour rien, avec ce New-York de la fin des années 1890 où la pauvreté et la crasse suintent par tous les pores, ces meurtres abjects qui offrent quelques scènes bien gores et des personnages hors normes. Cela permet en outre de découvrir le profilage criminel à ses balbutiements ! Le docteur Kreizler est très en avance sur son temps, je vous le concède, mais ce personnage est loin d'être lisse, à la fois orgueilleux, obsessionnel et souvent blessant envers ceux qui tiennent le plus à lui. C'est un plaisir de retrouver Daniel Brühl dans un rôle aussi intéressant ! Dans le trio qu'il forme avec ses amis John Moore et Sarah Howard, Kreizler est en quelque sorte le cerveau, tandis que Moore, l'illustrateur de presse, serait plutôt le cœur. Il est celui des deux qui se préoccupe le plus des sentiments des autres. Sarah, quant à elle, est la touche féministe de la série, une jeune femme que rien ne destinait à travailler pour la police mais qui affronte avec sang-froid le monde d’hommes lubriques ou condescendants qui l’entoure, et regarde la mort en face. Le guest de la série : Theodore Roosevelt, alors préfet de police et futur président des Etats-Unis, un idéaliste s'il en est. L'intrigue est bien ficelée, ménageant de nombreuses surprises. Quelques incohérences à la fin, peut-être
(je ne comprends pas pourquoi Kreizler prend le risque de manquer l'assassin en envoyant tout le monde sur une fausse piste alors que le meurtrier les attend ailleurs)
, mais cela reste très prenant. Il y a une suite, mais cette saison peut se suffire à elle-même.