Avec un tel pitch, je me doutais que ce serait caricatural. Ce qui n'est pas un soucis mais cela demande de la finesse et un talent certain en ce qui concerne l'écriture. Malheureusement, il n'y en a aucune dans cette série qui oscille entre sitcom, show pour ado et satyre sociale sans jamais trouver d'équilibre, ni même savoir ou se diriger... Ce n'est pas vulgaire mais c'est franchement lourd et, surtout, ce n'est pas drôle. Pas de grosse poilade. Il y a pourtant de nombreuses occasions, toutes loupées. Les acteurs jouant les parents sont bons mais ne peuvent décemment rattraper tout le reste, notamment le rôle principal qui en fait des tonnes ! On ne comprend d'ailleurs pas bien pourquoi son personnage se transforme en grande folle après son coming out... ni le but de la série finalement... Car d'une famille bien sous tout rapport se révélant être finalement pas si parfaite, on se retrouve avec une sorte de pamphlet qui tire à boulet rouge sur les catholiques ! Visiblement, Dan Savage, créateur de la série, à jugé qu'il n'y avait pas plus extrémistes (ne fût-ce que dans son pays...) !
Il n'est pas chose aisée que de trouver une série courte drôle. Après avoir échoué avec Brooklyn nine nine et The last man on earth, je me suis tourné vers cette petite série de Chicago. Ayant eu de bonnes surprises avec The new normal ou encore Queer as folk (Uk), je découvre The real O'neals sans réellement de tabou, ni de préjuger, après tout, que ce soit viril, folle ou normal, la communauté à tout intérêt à avoir une visibilité télévisuelle du moment que ce n'est pas dégradant. Donc série courte et série Gay se mêlant, j'ai trouvé énormément de plaisir à la regarder, j'ai beaucoup ri et j'en redemande. Une vraie bonne surprise.
ABC est la chaîne américaine familiale par excellence, avec ses shows comiques aseptisés et ses séries moralisatrices. Alors quand la chaîne a décidé de lancer un nouveau programme qui traite de l'homosexualité j'ai tout de suite voulu voir le résultat. Sans être un pur chef d'oeuvre, The Real O'Neils a le mérite de traiter d'un sujet encore délicat et de le faire en passant par la comédie. Les O'Neils sont l'archétypes même de la famille classique aux Etats-Unis. Autrement dit, une série sur monsieur et madame tout le monde qui se trouve confronter à l'homosexualité de leur fils.
Kenny O'Neil est un jeune garçon issu d'un foyer modèle. Sa mère est une femme foyer très occupée qui veille sur ses trois enfants à qui elle inculque une morale et une discipline de fer. Son père Pat est un policier et un papa poule fou de ses trois enfants. Son frère aîné est un champion de lutte qui n'est pas très malin. Enfin sa petite soeur est une vrai chippie limite psychopathe. Cette petite famille en apparence si parfaite se retrouve sans dessus dessous après le coming out de Kenny et l'annonce du divorce des parents. A partir de ce moment la série nous montre comment la famille va s'ajuster à ces changements.
Si le sujet est assez grave, les showrunners ont choisi de passer par la comédie pour faire passer leur message. Pour pousser la caricature et la drôlerie jusqu'au bout, les créateurs ont fait des O'Neils une famille d'origine irlandaise et donc catholique. Autant dire que ce choix influence fortement le ton de la série. The Real O'Neils met en perpétuelle opposition l'homosexualité du héro et le rigorisme religieux incarné par sa mère pour qui l'acceptation de l’homosexualité de Kenny est difficile à vivre.La série tourne beaucoup autour de la relation mère fils et de sa dynamique. Au final, le père de Kenny et le reste de sa fratrie son avant tout des prétextes à l'histoire.
Ne cherchez pas de scènes osées ou de parti pris, The Real O'Neils reste une série très consensuelle qui permet de traiter l'homosexualité auprès d'un public encore très réfractaire. Très honnêtement je n'ai jamais éclaté de rire en regardant cette série, toutefois, je trouve qu'elle est tout à fait passable. Il ne reste plus qu'à attendre pour voir si la saison 2 installera cette série dans le paysage audiovisuel américain.