Après avoir été rejetée par CBS, Sneaky Pete, la série co-produite par Bryan Cranston, a finalement été achetée par Amazon, qui se paye un divertissement sympathique, malgré quelques clichés et grosses ficelles.
“When liars get caught in a lie, they don’t come clean, they build a bigger lie.”*
Après en avoir entendu parler pendant des mois, des années même, Sneaky Pete sort enfin sur Amazon. La série narre la supercherie mise en place par Marius, alias Pete, qui a une semaine pour rembourser les 100 000 dollars qu’il doit à Vince, un patron de casino, autrement ce dernier commence à couper les doigts de son frère. Ce synopsis sérieux donne lieu à une série pêchue, traitée avec beaucoup d’humour et d’optimisme, le tout accompagnée d’une bande-son pop rock vitaminée.
Une légèreté assumée de bout en bout, qui passe notamment par le traitement du méchant, incarné par le grandiose Bryan Cranston (Malcolm, Breaking Bad), qui reste en soit un personnage assez cliché, on pense à son interminable monologue de mafieux qui explique pourquoi il se doit de couper l’orteil d’Eddie (joué par Michael Drayer, vu dans Mr Robot) qui se liquéfie alors de peur. Mais le fait de rester à la surface de ce criminel froid et cruel permet de ne pas donner une atmosphère trop dramatique et sombre à la série, dont la volonté est de rester résolument légère. Même chose en ce qui concerne la famille de Pete, que Marius essaie d’arnaquer, et dont les membres semblent soudés mais qui sont en fait pleins de ressentiments. A chaque fois qu’un drame familial s’apprête à pointer son nez, la série le déjoue et renverse la situation en se cramponnant à son ambiance optimiste. On ne retient alors que les touchants échanges entre Marius et la cousine de Pete, Carly, ou encore sa romance naissante avec Julia, bien qu’elle soit peu développée dans cette première saison. Malheureusement, les grand-parents de Pete resteront antipathiques jusqu’au final.