On ne va pas se mentir : quand on a vu le synopsis et la chaîne de diffusion de Manhattan, on a tous cru à un mélange de Mad Men et d’Eureka, avec un budget famélique. Et pourtant…
Si on devait mettre le doigt sur le gros problème de Manhattan, ce serait sans doute la lenteur des premiers épisodes, qui doivent mettre en place une intrigue qui démarre pourtant sur les chapeaux de roue, avec des espions dès le premier épisode. Pourtant, grâce à une ambiance (dont l’excellente musique de Jonsi & Alex en est une partie intégrante) bien loin des clichés du genre, mais tout de même anxiogène au possible, la série de Sam Shaw, auparavant scénariste pour Masters of Sex, se trouve être un très bon feuilleton passionnant, avec des personnages qui ne cessent de dévoiler des facettes inattendues de leurs caractères, alors qu’ils démarraient tels des clichés ambulants au départ. Il faut aussi dire qu’ils sont joués par des acteurs assez formidables, comme John Benjamin Hickey, Rachel Brosnahan ou Michael Chernus, sans oublier les guests stars comme David Harbour ou Peter Stormare. Manhattan fait aussi partie de ces séries qui décident de mettre le paquet sur l’avant-dernier épisode de leur saison avant de livrer un Season Finale calme et porteur de moins de rebondissements, ce qui est une mouvance qui a ses défauts et ses qualités. Ici, ça marche particulièrement bien.
Manhattan était probablement le meilleur drama cet été et c’est assez prestigieux pour un rookie show. On attend avec impatience et fébrilité une deuxième saison qui devra trouver de nouvelles pistes pour ne pas faire redite.