Peut-être qu'au vu de l'excellence du début, on pouvait s'attendre à mieux. C'est un rythme un peu lent, on aurait aimé en savoir plus sur cette drôle d'héroïne, pour le moins à contre-courant de ce que l'on peut voir habituellement. Maintenant, ça reste du HBO et on le ressent très vite : mise en scène classique mais de grande qualité, scénario précis, dialogues l'étant tout autant, non sans une réelle noirceur à de nombreuses reprises : cela a beau avoir une apparence très banale (en gros, un drame familial où chacun tente (plus ou moins) de sauver ce qu'il reste à sauver), c'est assez subtil, complexe, justement parce que nous sommes en partie dans le non-dit, et surtout parce que ce personnage féminin est vraiment hors-norme, quasiment détestable sans que l'on parvienne à la détester... Étrange sentiment, à l'image d'une œuvre assez sensible, donnant la part belle à des seconds rôles là encore souvent nuancés, globalement forts bien interprétés, notamment par Zoe Kazan, John Gallagher, Jr. et Bill Murray). Pas de quoi toutefois voler la vedette au remarquable duo Frances McDormand - Richard Jenkins, le second apportant toute la douceur et l'humanité nécessaire pour permettre un parfait contre-poids à celle qu'il aime. Je suis moins enthousiaste que je n'ai pu l'être après le premier épisode, et ce n'est pas forcément une série sur laquelle il est facile d'écrire des milliers de choses. Mais c'est une série qui se vit, se ressent, nous fait passer par différents sentiments, faite avec beaucoup de talent devant et derrière la caméra : vous savez ce qu'il vous reste à faire.