Puisque j’avais absolument adoré Une place à prendre, premier roman post-Harry Potter de J. K. Rowling, je me devais de voir la série adaptée par la BBC. Quelle déception ce fut...
À Pagford, une bataille fait rage au sein du conseil paroissial quant au devenir de l'établissement Sweetlove : doit-elle rester un lieu d’accueil pour gens dans le besoin des Champs tels que les toxicomanes ou devenir un SPA de luxe pour attirer les touristes ? La mort du plus ardent défenseurs des Champs, le conseiller Barry Fairbrother, met le feu aux poudres.
Le premier épisode ne m’avait pas permis de me prononcer. Le décor était parfait, charmant petit village apparemment sans histoire, des ajouts dans le scénario pour bien planter l’histoire et faciliter la compréhension du spectateur qui n’aurait pas lu le roman avaient été faits, les acteurs me plaisaient bien dans l’ensemble, il y avait une bande-son sympa, bref j’avais envie d’y croire. Il ne se passait pas grand-chose et je ne sentais pas la montée de tension du livre, pourtant en trois épisodes, il faut faire vite pour maintenir l’intérêt du spectateur, mais j’espérais que l’épisode 2 rattraperait cette faille.
Et non. C’est plat, et même pour quelqu’un d’attentif et passionné comme moi par le roman, c’est ennuyeux. À trop vouloir faire une série grand public, la scénariste s’est complètement plantée. Elle a perdu en cours de route tout l’intérêt du roman : les grands problèmes de société, la complexité des personnages, la multitude des intrigues... Tout ce qui m’avait tant plu est passé à la trappe, à mon grand désarroi.
Il y avait pourtant du potentiel, notamment avec les Weedon. Terri, Krystal et Robbie sont de très bons choix de casting, en plus de subir une transformation convaincante pour les deux premières (Terri fait si vraie qu’elle en est « dérangeante », ce qui est l’une des choses les plus intéressantes de la série). L’histoire même inventée par J. K. Rowling recelait d’immenses possibilités cinématographiques je trouve, qui ne sont exploitées qu’à travers quelques scènes bien tournées, avec des jeux de miroir ou de reflet. La fin aurait pu aussi être magistrale, mais non, il ne fallait pas trop choquer, il ne fallait pas creuser. J. K. Rowling s’est dite satisfaite de cette adaptation, mais bon elle a dit ça sur tous les films Harry Potter, qui sont très loin d’être tous bons...
Je pourrais rentrer dans le détail, préciser en spoilers que le remaniement du destin de tel ou tel personnage ne m’a pas plu, mais ce serait long et inutile puisque ça ne ferait qu’enfoncer davantage cette série sur laquelle je fondais de si grands espoirs.