Je n’ai jamais été attiré par cette série, malgré ses multiples rediffusions à la télé et tout le buzz incessant fait autour. Essayant de mettre mes a priori de côté j’ai maté les 24 épisodes, une saison en somme mais toute une série au final. Le résultat n’est pas si mauvais, même si du coup on n’a pas d’intrigue principale qui se déroule au fil des épisodes.
Avant tout on est sur une série très anglaise : entre les décors (Highlands, Brighton, la lande…), les acteurs, le style de tournage atypique, l’humour pincé, le flegme britannique. On aime ou pas, mais si on est adepte on adore. Le genre fait très James Bond, entre l’action, les manipulations, les histoires, et surtout le côté célibataire qui tombe les filles d’un regard. J’apprécie aussi beaucoup le fait qu’ils passent leur temps à boire, fêter, draguer, et se chambrer, sans que cela ne gêne la censure très répressive de l’époque. C’est très connoté 70’s, tant les vêtements, que la musique, que les boites, les voitures, bref un pan de l’Histoire culturelle.
La complicité des acteurs a été pour beaucoup dans le succès de la série, et ça se voit, ça fait plaisir de voir un bon jeu et une réelle alchimie (qui se poursuivra hors des plateaux). A noter que je l’ai vu en VO, il parait que les acteurs faisant la VF étaient connus et reconnus, pour ma part je trouvais que leurs voix ne ressemblaient pas à celles des originaux, et que s’ils jouaient bien avec, ils n’étaient pas pour autant dans le ton. Pas de répétitions entre les épisodes, mais sur une série si courte ce serait un comble. Une bonne ambiance, une atmosphère de camaraderie cool, mais des incrustations qui ont très mal vieillies et pas mal de faux raccords, certes cela peut contribuer au côté kitsch mais ça fait parfois mal aux yeux (les couleurs aussi).
Niveau épisodes le 9 est très bon, avec une intrigue encore jamais vu alors (mais beaucoup plus par la suite), entre
hypnose et sosie par chirurgie esthétique (voir MI2, Volte face entre autres)
, le 17 est également génial,
avec un coup d’Etat déjoué
, et dirigé par Roger Moore (qui dessine lui-même ses costumes d’ailleurs, ça apparait à la fin du générique de fin), tout comme l’épisode 19 mais de moins bonne facture là car il illustre bien un des gros défaut de cette série : la cohérence. En effet, le nombre de fois où les deux protagonistes
devraient être tués ou au moins blessés est impressionnant, mais ils ressortent toujours sans rien
, ok ça fait très héros mais surtout très peu réaliste, quand on n’a pas droit au méchant qui révèle tout son plan rapidement… Certes cela se faisait beaucoup à l’époque, mais c’est devenu niais au possible, surtout quand le combat se résume à 2 coups de poings.
Autre souci majeur : la temporalité. Quand on passe d’un personnage à l’autre il n’est pas rare de voir que cela ne se passe pas au même moment, même si le réalisateur joue un peu avec l’éclairage pour rendre la scène plus sombre, le beau ciel bleu en arrière plan casse tout. Du coup, on voit moins bien, on distingue à peine parfois, mais on ne sait plus trop à quel moment de la journée on est, et quand les deux compères se retrouvent on est dans le flou total. Le fait qu’il n’y ait pas de fin est dommageable également.
Au final, on pourrait qualifier la série de culte en ce sens que c’est très représentatif de 70’s, mais je ne la pense pas si éternelle qu’on le dit, et comme il y autant de bon que de médiocre ma note le reflète.