Les scènes lentes succèdent aux scènes plus haletantes, le silence et les dialogues vifs s'enchaînent. Les longueurs sont là malgré tout (...) Restent une réalisation originale et intéressante, des comédiens investis par leurs personnages et un film obsédant.
(Bellocchio) n'a rien perdu de sa vigueur ni de sa verve contestataire (...) Le problème du film ne naît pas de sa complexité - par ailleurs appréciable - mais du choix d'une alternative entre la réalité et la fiction par trop démonstrative (...) Seul écueil qui n'entache que partiellement cette oeuvre audacieuse et intense sur les années de plomb.
Un film écrit par les Robins des Bois et réalisé par Alain Chabat, chef des Nuls, ne pouvait faire que des étincelles... et pourtant on sort de la projection avec un sentiment mitigé.
Avec Turning gate, Hong Sang-soo filme avec talent et justesse les rapports amoureux. Une valse étrange faite de désir et de refus, dans laquelle les personnages, jouets de la fatalité et de la légende ne se croisent jamais dans leurs amours à sens unique.
(...) si les deux premiers épisodes, dotés de trouvailles formelles et d'idées provocatrices en tous genres, font des étincelles, le troisième fait pâle figure (...) Miike (...) donne à son ensemble douteux un arrière-goût de bâclage très désagréable. Et ce ne sont pas les scènes d'action, supervisées par Chench Lee, qui changeront la donne...
Avec DOA 2, Miike accepte de rentrer dans le jeu mercantile des suites, tout en livrant son film le plus personnel, le meilleur épisode de la trilogie, sans doute son meilleur film, et un film important... tout simplement.
Mis en scène avec l'ardeur d'un Rohmer sous Tranxène, le film ne parvient que très rarement à sonder le désir qui rôde, à instiller un peu de trouble dans cette ambiance gentiment policée et à mettre en valeur l'intrigue de cette histoire exagérément prévisible...
Le film s'éloigne alors de la réalité morne et pathétique qui fait la force de l'original. Alors si ce massacre ne mérite que d'être oublié, on peut espérer qu'il ramènera dans l'actualité son original, un des films les plus traumatisants de l'histoire du cinéma.
L'oiseau bonheur atteint son objectif : parler de l'horreur et la transcender. On regrettera cependant une version française un peu surjouée, pas vraiment à la hauteur du propos et de la poésie de ce très beau petit film.
Si à l'origine un tel sujet aurait pu se révéler intéressant à explorer, le traitement que lui réserve Mike Newell a un goût de réchauffé et relève surtout de la caricature moralisatrice.
On ne saurait (...) comparer cette charmante comédie, aussi délicieusement relevée soit-elle, au merveilleux Festin de Babette. Mais elle a le mérite de réchauffer le coeur et d'exciter les papilles (...) On se laisse prendre au jeu, avec le regret, malgré tout, de ne pas pouvoir saucer les plats.
Uzak, en turc, signifie distant, lointain. Et jamais ce mot n'aura aussi bien décrit l'atmosphère générale d'un film, tout autant que la sensation qu'il peut provoquer sur le spectateur.
(...) si la thématique (...) est a priori séduisante, le traitement emphatique en réduit paradoxalement la portée et n'arrive pas à faire oublier moult situations archétypales et pléthore de personnages taillés dans le marbre manichéen.
La psychologie des personnages sombre malheureusement bien vite dans le stéréotype et le prévisible (...). Reste malgré tout un film original, sorte de conte moderne sans prétention et pas forcément inintéressant
Chronique plurielle sur les vicissitudes de la vie, le scénario s'intéresse en fait aux contrariétés de plusieurs personnages. S'il peut sembler étrange, le titre rend parfaitement justice à un propos qui tend à montrer comment, dans notre monde apparemment civilisé, les rapports humains sont déshumanisés et âpres.