Si l'œuvre documentaire de Herzog longe l'abyme vers le néant, peut-être n'avait-il jamais réussi à le capturer d'aussi près que dans son dernier film.
"Cent mille milliards" s'apparente alors à une version eschatologique des "Mille et une nuits", dans laquelle le prisme de la catastrophe apparaît comme le dernier remède au mal du siècle.
[...] des bribes d'images inoubliables jaillissent de ce grand Tour de magie de cinéma [...], comme seul le grand cinéma, le plus aventureux en tout cas, peut réussir à nous le faire percevoir.
Comme un ultime miracle pasolinien, ce double portrait de Dalle à travers celui de Pasolini (et vice-versa) accouche de quelques scènes simples et touchantes où est filmé le mystère d'une amitié, bref d'un amour.
Ces émouvants et complexes protagonistes font tout le prix d'un film par ailleurs trop scénarisé à l'américaine et coupable de trop beaux travellings au crépuscule au-dessus d'Auschwitz [...].
[...] chaque personnage est filmé avec une gravité malicieuse dans cette tragicomédie qui embrasse dans un même mouvement le stupre et le sacré, le crime et le pardon, la recherche éternelle de la vérité et la chasse aux champignons.
"Quand vient l'automne" rejoint les meilleurs Ozon à nos yeux, quand le cinéaste explore sérieusement ses personnages et son sujet sans chercher à transgresser à tout prix.
Répondant scolairement à ce programme, et bien qu'exemplaire à ce titre, le film bifurque trop peu de ce qu'on en attend pour ne pas figer ses personnages dans des types inventés par cette ancienne Nouvelle Vague [roumaine].