Drôle de proposition de film d’animation, documentaire chelou, (l)egotrip rigolo et inoffensif. Être conscient de ce qu’est Piece By Piece garantit de passer un excellent moment.
Avec cette charge sentimentale, Blitz évite les écueils du « film-mémoire », puis, en insufflant une notion de suspens à sa conclusion, Steve McQueen assène que, depuis 85 ans, l’humanité traverse inlassablement les mêmes images de destruction et de mort, toujours et encore.
Une part manquante transcende ses handicaps de « film-sujet » grâce à la mise en scène très élégante de Guillaume Senez – les courses en taxi lui permettant de filmer extensivement la ville – mais aussi à la performance sensible et habitée de Romain Duris, troublant de naturel lorsqu’il parle japonais.
En faisant du cœur battant du Royaume, une relation père-fille émouvante qui tente de se construire malgré tout et surtout malgré la cavale, le réalisateur propose une tragédie intemporelle qui résonne cependant très fort avec le contemporain.
Impossible alors, pour Gladiator II, de se hisser vers les sommets d’émotion de son aîné, tant il ne parvient jamais à proposer quoi que ce soit d’un tant soit peu nouveau ou d’intéressant au-delà d’une certaine surenchère dans le spectacle – là aussi, un propos en soi sur Rome, pourtant jamais « écrit » dans la dramaturgie.
S’en suit un portrait fulgurant de justesse de la stigmatisation des victimes, de l’indécence des questions posées au tribunal et de la détresse dans laquelle la procédure les plonge. Une acuité sociétale qui fait d’Icíar Bollaín l’une des réalisatrices les plus pugnaces de notre époque.
Une fois compris le principe du film, à savoir que son héros se débat avec ce qu’il pense être le romantisme face à une femme plutôt réfractaire, on se laisse complètement emporter par cette déconstruction rigolote de la rom-com.
La générosité du film déborde un peu mais, décomplexée par rapport aux totems du cinéma gore, Fargeat crée de nouvelles images et assume un cinéma d’auteur et de divertissement qui éclabousse l’écran. Bravo.
Fort de la réussite de ses deux grands frères au cinéma, Venom 3 garde la même recette pour sa “Last Dance”, en repoussant encore plus loin les limites du ridicule, de la gênance et du manque de respect au comics. Le tout, sans une once de remords.
Un point de vue humaniste sans angélisme qui balaie tout risque de pathos, où peuvent alors cohabiter organiquement légèreté et gravité, en un ballet d’émotions écrites et mises en scène avec rigueur.
Porté par l’énergie d’un casting brillant qui donne tout, Anora s’impose comme le meilleur film de Sean Baker et le meilleur d’un cinéma indépendant américain capable de faire du grand cinéma avec des personnages et des récits pas formatés. Tout ça en regardant l’Amérique et ses fictions de travers. Que demander de plus ?
Habitué à incarner ces garçons sensibles impossibles à ignorer – de Rushmore à Asteroid City –, Jason Schwartzman porte tout le film. Son élégance, même lorsque Ben touche le fond, rappelle que les plus grandes prestations sont rarement les plus démonstratives.
Film de deuil (de l’enfance, du désir), Miséricorde est aussi un film de possession. Aimer l’autre pour le garder pour soi. Tout ça raconté avec l’élégance du conte, la précision du film noir et la poésie singulière de Guiraudie.
Un brio technique qui assure l’unicité du film et sert remarquablement l’expérience du spectateur : Le Robot sauvage happe et enveloppe, l’immersion décuplant la portée de ses émotions, foudroyantes.