[...] Spike Lee réussit surtout un grand film où l'humour le dispute à l'horreur, où l'action vient emballer le discours. Comme si toutes les étapes de sa filmographie éclectique se trouvaient réunies.
Debra Granik ne questionne pas le bien-fondé d'un tel mode de vie [...] pour se focaliser sur les liens qui unissent un père et sa fille. C'est là que le film trouve sa raison d'être et sa force, car le cadre devient plus une extrapolation de ce que ressentent les personnages que l'affirmation d'une ligne de conduite à suivre aveuglément.
Il faut être un génie de la mécanique, un orfèvre des situations, un artiste des dialogues pour réaliser une "bonne" comédie. Pierre Salvadori a relevé ce défi. Avec "En liberté !", son neuvième film, il livre un modèle du genre.
La beauté formelle, physique et émotionnelle du dernier film du Sud-Coréen Lee Chang-dong était pourtant évidente, tant elle possède une force insidieuse et mystérieuse qui, en même temps qu'elle enveloppe les personnages pour finalement les terrasser, saisit un spectateur foudroyé.
Bien qu'autorisé, ce portrait sombre et intime de Whitney Houston est loin d'être une hagiographie [...]. Il apparaît cependant empreint d'un profond respect et d'une grande empathie pour la chanteuse, évitant tout sensationnalisme déplacé.
Tordant le cou aux idées reçues, le scénario de Lukas Dhont interpelle par son étonnante maturité. Brillamment mis en scène, le film n'est pas qu'une histoire sur un personnage transgenre. C'est une étude sur cette période de confusion -l'adolescence- que le cinéaste regarde en anthropologue, avec une précision presque scientifique.
Ce refus de tout idéal, ce cloisonnement tortueux et, in fine, cette façon iconoclaste mais jamais agressive d'envisager le genre, évoque le "John McCabe" de Robert Altman.
Farhadi déploie sa logique implacable de conteur, reste au plus près des corps, ausculte les moindres faits et gestes et distille les révélations pour mieux fissurer les masques.
"Feel good movie" aux qualités scénaristiques remarquables, "Love, Simon" est l'une de ces pépites cinématographiques de ce début d'été qu'il serait dommage de laisser passer.
Sur le papier, la transposition des aventures de la bonne bretonne (...) n'avait rien de bien excitant. C'est vite oublier la folie du réalisateur de "Comme un avion", qui a transformé la montagne de clichés en un film tendre et burlesque sur la France d'avant-guerre.
Ce "Sicilian Ghost Story", porté par deux gamins épatants, colle ainsi à la peau du spectateur, l'envoûte jusqu'à l'étourdir. Les derniers instants de cette oeuvre déchirent le coeur de celles et ceux qui auront accepté de voyager jusqu'à ces terres maudites.