Avec ses prétentions symboliques grandiloquentes et sa mise en scène inexistante saturée de digressions interminables, le nouveau Iñárritu a usé notre patience.
Le Prestige, même s'il ne manque pas d'être impressionnant, ne réussit qu'un seul vrai tour de magie : celui de faire s'évanouir dans l'air le grand film qu'il aurait pu être.
(...) le succès du film repose pour une large part sur la pertinence du casting et le talent comique de Jack Black, en passe de devenir un poids lourd du cinéma américain.
(...) De Palma n'offre pourtant aucune réflexion et reste des plus plats et des plus " premier degré ". (...) Utilisant force studio, costumes, fards en tous genres, il grossit tous les traits d'une histoire qu'il complexifie à loisir.
(...) Le récit se révèle très vite, dans sa fonction de pure construction, prétexte à la (dé)monstration du sexe : la solitude et les doutes existentiels de ses personnages sont en effet assez grossièrement amenés. (...) Profondément désespéré et dans le refus du monde actuel, Shortbus se révèle finalement beaucoup moins libérateur, voire libertaire, qu'à ce qu'il n'y paraît.
Le scénario bancal aurait pu être prétexte à un joyeux délire. Il se laisse aller au contraire à l'évidence du cliché. Une option facile et qui ne paye pas.
Si le sujet du roman de Robert Penn Warren n'a rien perdu de son actualité, la réalisation, bien trop appuyée, ne permet jamais d'entrer pleinement dans cette histoire touffue... et un peu mal foutue.
"Pas mal", c'est ce qui vient spontanément à l'esprit. (...) Ou "ni fort ni faible", juste assez sympathique pour qu'on y croit un peu, à ce thriller relativement bien bricolé où François Cluzet culmine en compensant la candeur de son réalisateur.
Scoop est un cru loufoque et kitsch, un grand éclat de rire qui balaie sur son passage les journalistes, les amoureux, les imposteurs et les tendres héros.
Avec Le Labyrinthe de Pan, le cinéma de Guillermo del Toro atteint une maîtrise, une élégance et une force inédite. Une oeuvre dense, à la fois violente et sensible, simple et complexe, où le merveilleux gagne sur le fascisme.
L'entreprise est honorable, certes, mais ne distingue en rien son film d'une saga folklorique pour chaînes hertziennes. Ô Jérusalem est donc à regarder de loin, sinon à éviter, sous peine d'être triste.