Hossein Rajabian est un réalisateur, écrivain et photographe iranien fait prisonnier et torturé en 2015 en raison de ses activités artistiques. Son travail et ses activités de militant contre la censure et de défenseur de la liberté d'expression artistique lui ont valu le prix de Rebellion Artist décerné en 2017 par le Global Investigative Journalism Network, le titre de Membre d'honneur de la Société des Réalisateurs de Films en 2021, ainsi que le Prix Culture of Resistance en 2022.
Hossein Rajabian commence sa carrière artistique dans une école de théâtre. Très tôt, il fait ses débuts dans le cinéma en autodidacte, réalisant et montant des courts métrages et des documentaires. Il expérimente alors et s’intéresse à l’art visuel sous toutes ses formes, depuis la réalisation à l'écriture (tant de pièces de théâtre que de scénarios de longs métrages), en passant par des projets photographiques. Il intègre ensuite la Faculté d'art et d'architecture de Téhéran où il étudie la littérature dramatique, mais il ne va pas au bout de cette formation. Quelques années plus tard, il est admis à l'Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne pour y poursuivre ses études de cinéma et de théâtre, mais son placement en détention et la confiscation de son passeport par les autorités du régime islamique iranien (voir plus loin) ont raison de ses velléités de départ. A sa libération, il est sanctionné d’une privation de plusieurs de ses droits civiques, dont son droit de poursuivre d’autres études universitaires, dans son pays et à l'étranger.
En 2013, peu après le tournage de son premier film, The Upside-down Triangle, Hossein Rajabian est arrêté avec son frère, Mehdi Rajabian, et un ami, Yousef Emadi. Après plusieurs mois d'interrogatoire et de torture par l'Organisation des Renseignements du Corps des Gardiens de la Révolution (IRGC) dans un lieu inconnu, Hossein Rajabian est relâché dans l’attente de son procès. Il est ensuite condamné en 2015 à 3 ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès inique, et incarcéré à la prison d’Evin de Téhéran. La confiscation du matériel de son premier film mène l'IRGC à censurer l’œuvre dans son intégralité et à en interdire toute projection. Lors de sa libération, Hossein Rajabian décide en protestation de publier gratuitement son film sur internet. Malgré l’interdiction de travail dont il fait l’objet, il réalise et produit son second long-métrage, Creation Between Two Surfaces, en 2019. En 2022, il quitte l’Iran et se rend en France, où il demande l’asile politique.