Originaire de Suisse, Léa Fazer étudie les lettres à l'Université de Genève puis rejoint le Théâtre national de Strasbourg qu'elle quitte en 1989. C'est ensuite vers Paris qu'elle se dirige pour intégrer l'université Paris VII d'où elle ressort en 1991 avec une licence de cinéma en poche.
La jeune femme débute en tant qu'artiste interprète au théâtre dans plusieurs pièces classiques, de Marivaux à Molière. A l'aise sur les planches, la Suissesse se lance dans la mise en scène en 1993 avec la pièce "Contes moraux sur la vie urbaine, ou la journée d'une pièce de dix francs", jouée au Théâtre Paris-Villette.
Petit à petit, la touche-à-tout prend du galon et monte les échelons en se tournant vers la télévision. De 1997 à 1998, elle écrit alors vingt-cinq épisodes de la série "Bigoudi". Puis viennent les années 2000 et l'heure pour l'aspirante réalisatrice à sauter dans le bain du septième art. Elle réalise la comédie patriotique Bienvenue en Suisse (2003), avec Denis Podalydès et Emmanuelle Devos. Ce premier film réjouit la profession, si bien qu'il est présenté en sélection "Un Certain Regard" au Festival de Cannes 2004.
En attendant de réaliser son deuxième long, la comédie Notre univers impitoyable (2007) avec le couple Alice Taglioni et Jocelyn Quivrin, et présentée en compétition au Festival de la comédie de l'Alpe d'Huez en 2008, l'auteure-réalisatrice écrit en 2005 huit épisodes de la série "Ma femme est une actrice" diffusée sur Canal+.
Désormais, Léa Fazer se consacre exclusivement au cinéma, pour lequel elle écrit conjointement à la réalisation. On la retrouve pour la troisième fois maîtresse du scénario de son propre film en 2010 pour la comédie intergénérationnelle Ensemble c'est trop, où elle fait de nouveau jouer Jocelyn Quirvin, devenu l'acteur fétiche de la réalisatrice, également témoin de son mariage et marraine de son fils.
Quatre ans après Notre univers impitoyable, l'actrice Alice Taglioni fait à nouveau équipe avec la réalisatrice pour le film ethnique Cookie. Pour ce quatrième long-métrage, Léa Fazer se confronte au registre du mélodrame en épousant le sujet des sans-papiers par le biais d'un enfant chinois abandonné en France par sa mère.
En 2014, comme un hommage à son ami et fidèle collaborateur Jocelyn Quivrin, disparu tragiquement en 2009, elle réalise Maestro, un film dont l'idée de départ lui avait été soufflée bien avant par l'acteur en personne et qui envisageait de le réaliser ainsi que d'en être l'interprète principal. La vie en a décidé autrement et Léa Fazer prend finalement les commandes de cette histoire où un jeune acteur dopé aux blockbusters (Pio Marmaï) se retrouve à jouer sur un film d'art et essai réalisé par Cédric Rovère, un Eric Rohmer en puissance incarné par Michael Lonsdale.
Marie Ponchel