Au lendemain de mai 68, Philippe Caubère fait ses débuts sur les planches à Aix-en-Provence, puis rejoint en 1971 le Théâtre du Soleil, légendaire troupe dirigée par la charismatique Ariane Mnouchkine. Liberté et engagement sont les maîtres-mots des spectacles montés à la Cartoucherie de Vincennes, parmi lesquels 1789, 1793 et L'Age d'or, les trois pièces dans lesquels joue Caubère. Lorsqu'Ariane Mnouchkine se lance dans la réalisation d'un long-métrage, le film-fleuve Molière en 1977, elle choisit l'acteur marseillais pour tenir le rôle de l'illustre dramaturge. Mais en 1978, après avoir mis en scène Don Juan, le comédien quitte le Théâtre du Soleil.
En 1981, Caubère écrit, monte, et joue La Danse du diable, spectacle nourri de ses souvenirs d'enfance. Puis, désireux de tourner un film, Le Roi misère, qui évoquerait ses rapports houleux avec Mnouchkine, il enregistre plus de cent heures d'improvisation. Faute de financements, il décide de concevoir à partir de ce matériau une nouvelle pièce. C'est le début d'une des aventures théâtrales les plus singulières du XXe siècle, Le Roman d'un acteur : en dix ans, et 11 spectacles, dont certains seront filmés par Bernard Dartigues, comme Les Enfants du Soleil et Les Marches du palais, Caubère conte avec humour et passion sa vie d'homme et de comédien. Cette épopée au long cours, qui se prolongera avec une série baptisée L'Homme qui danse, laissera néanmoins le temps à cet admirateur de Chaplin et Woody Allen d'incarner le père de Marcel Pagnol dans le diptyque d'Yves Robert La Gloire de mon père, Le Château de ma mère (1989).
De 1995 à 2002, sept films tournés par Bernard Dartigues lors des représentations publiques de ses spectacles, sont projetés sur grand écran. La volonté de Philippe Caubère d'être filmé relève d'une envie de faire perdurer cette épopée théâtrale en la fixant sur pellicule. Mais c'est l'année 2007 qui marque son grand retour sur les écrans puisqu'il est à l'affiche de Truands de Frédéric Schoendoerffer. Il y tient le rôle de Claude Corti, un chef mafieux sur le déclin.