Henri Serre commence sa carrière au cinéma comme figurant dans Femmes de Paris de Jean Boyer, en 1953. Près de dix ans plus tard, il est choisi par François Truffaut pour incarner Jim, l'amant de Catherine (Jeanne Moreau) dans Jules et Jim.
Devenu avec ce film un visage de la Nouvelle Vague, il enchaine les rôles en donnant la réplique à Romy Schneider dans le polar Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier, puis apparaît dans Le Feu follet de Louis Malle, où il se retrouve à nouveau au générique avec Jeanne Moreau. Il part en Italie tourner deux films et revient en France pour jouer dans des courts métrages de Serge Korber, René Allio et Anne Dastrée.
Aussi présent sur les planches, Serre apparaît de moins en moins à l'écran. Citons un second rôle (de secrétaire) dans Fantômas contre Scotland Yard (1966), La Main avec Nathalie Delon et Michel Duchaussoy (1969) ou La Vie facile de Francis Warrin (1971).
Dans les années 70, on le retrouve davantage sur le petit que sur le grand écran, mais on le voit jouer les seconds voire les troisièmes rôles, excepté dans Une nuit rêvée pour un poisson banal de Bernard Guillou (1980). Il joue tour à tour un prêtre dans De guerre lasse d'Enrico, un roi dans Le soulier de satin de Manoel de Oliveira (1985) ou le gouverneur de Launay dans La Révolution française (1989), dans le segment d'ailleurs dirigé par Robert Enrico.
En 1995, il apparaît une dernière fois dans deux épisodes de la série Belle Époque, basée sur une idée de François Truffaut et avec Jeanne Moreau en narratrice, un hasard qui fait office de symbole, puisque pour Henri Serre, c'est avec Truffaut et Moreau que tout avait commencé.
Corentin Palanchini