Le virus de la scène, Dany Carrel (de son vrai nom Yvonne Suzanne Chazelles du Chaxel) l'attrape très tôt : elle n'a en effet que 15 ans lorsqu'elle s'inscrit à des cours de théâtre, et fait ses débuts sur grand écran dans le Dortoir des grandes d'Henri Decoin, en 1953. Un petit rôle, certes, mais qui en appelle d'autres, jusqu'à sa prestation remarquée dans Les Grandes manoeuvres (1955), aux côtés de Gérard Philipe.

Vu dans Des gens sans importance, face à Jean Gabin, Dany Carrel fait ensuite sensation grâce à deux longs métrages : Pot-Bouille de Julien Duvivier (1957) et, surtout, Porte des Lilas de René Clair (1957), qui lui offre l'unique premier rôle de sa carrière. Car si la comédienne est très présente sur les écrans à la fin des années 50, elle interprète toujours des rôles secondaires, que ce soit dans Femmes d'un été (1958), Sans tambour ni trompette (1959) ou Les Naufrageurs (id.), réalisé par Charles Brabant.

Un metteur en scène qu'elle retrouve au début des années 60 (Carillons sans joie), alors que sa carrière commence à être moins florissante. Ce qui ne l'empêche pourtant pas de tourner sous la direction d'Henri-Georges Clouzot (L'Enfer, film inachevé du réalisateur; La Prisonnière), ou Georges Lautner, qui lui permet de retrouver Jean Gabin à l'affiche du Pacha.

Vue dans des films tels que Piège pour Cendrillon (1965), Un Idiot à Paris (1966) ou La Petite vertu (1968), à la fin des années 60, Dany Carrel se tourne définitivement vers le théâtre et la télévison au début de la décennie suivante, et fait sa dernière apparition sur grand écran en 1982, dans Le Bahut va craquer. Elle apparaît encore dans plusieurs téléfilms durant les années 80, et participe enfin à la minisérie Les Enquêtes Caméléon aux côtés de Roger Carel.