Ouvrier avant de se lancer dans le cinéma, Bela Tarr tourne son premier long métrage, Le Nid familial, en 1977. Une œuvre réalisée en quatre jours alors qu'il n'a que 22 ans. Le cinéaste s'inscrit ensuite à l'Ecole supérieure de cinéma et de théâtre de Budapest, dont il ressort diplômé en 1981. Il pose les premiers jalons de son style caractéristique dans Macbeth (1982), un film qu'il tourne pour la télévision.
Créateur dès 1980 du studio indépendant Tàrsulàs (que les autorités hongroises fermeront cinq ans plus tard), Bela Tarr se forge peu à peu un style, lent et centré sur le social, notamment avec Damnation (1987), puis part enseigner à la Filmakademie de Berlin. En 1994, après sept ans de travail pour adapter le roman, sort Le Tango de Satan, film de plus de sept heures sur la chute du communisme, considéré par les observateurs comme son chef-d’œuvre. En 2000, Bela Tarr tourne Les Harmonies Werckmeister, son premier film à être distribué en France... en 2003.
Le réalisateur a connu d'énormes difficultés afin de réunir les fonds nécessaires à la réalisation de ce long métrage qui constitue le point final de sa trilogie débutée avec Damnation. Bela Tarr a commencé à travailler sur L'Homme de Londres dès 2004. Encore une fois, il a connu de nombreuses difficultés lors du tournage de cette adaptation du roman de Georges Simenon, avec notamment le suicide du producteur Humbert Balsan, le 10 février 2005. Après un temps d'arrêt, il est tout de même parvenu à boucler le tournage du film qui a connu l'honneur d'une sélection en Compétition Officielle lors du Festival de Cannes 2007.
En 2008, le cinéaste commence à préparer Le Cheval de Turin, film inspiré de la vie du philosophe allemand Friedrich Nietzsche. Pour cette production, Ours d'Argent au Festival de Berlin 2011, il s'entoure de son équipe habituelle et de ses acteurs fétiches, Mihály Kormos et Janos Derzsi. L'exhibition de l'œuvre est marquée par l'annonce surprenante de Bela Tarr, qui affirme que ce film constitue le dernier de sa carrière.