Né en avril 1921, Sergio Sollima ne se destine pas immédiatement à être cinéaste et commence par travailler comme journaliste, puis critique cinéma. C'est au cours des années 1950 qu'il commence comme scénariste, et connaît l'âge d'or du genre péplum en Italie. Durant les années 1960, il signe ainsi des titres comme Goliath contre les géants, Hercule se déchaîne ou Spartacus et les dix gladiateurs.
En 1954, il est l'assistant d'un autre Sergio, Corbucci, sur le drame Terra straniera, mais c'est en 1962 qu'il passe à la réalisation avec un segment du film à sketches Amours difficiles. Après les polars de la série des Agent 3S3 avec George Ardisson, il profite du succès des westerns de Sergio Leone et du "boom" du genre en Italie pour sortir son premier film du genre : Colorado (1966). Il y emploie Lee Van Cleef et l'acteur cubain Tomas Milian, avec lequel il collaborera encore sur deux westerns.
Milian et Sollima forment un tandem à succès dès l'année suivante avec l'excellent western psychologique Le Dernier face à face. S'ensuit Saludos Hombre, dernier volet de sa "trilogie" western, initiée avec Colorado. Cette série de films se caractérise par le thème social traité en toile de fond de l'action. Les trois films présentent un personnage pauvre et représentant une minorité, cherchant sa place face à la persécution et aux préjugés.
Au moment où le genre "western italien" vire à l'auto-parodie, Sollima se tourne vers le polar et notamment La Cité de la violence (1970), polar porté par Charles Bronson puis La poursuite implacable, qui propose une véritable réflexion politique.
Trois ans plus tard, il signe une minisérie pour laquelle il reste le plus connu en Italie, loin devant ses westerns : Sandokan. Elle connaît un succès local incroyable, ce qui permet à Sollima de passe au film de pirates avec Le Corsaire noir incarné par Kabir Bedi, l'interprète de Sandokan. Une suite à la minisérie verra le jour sous la forme d'un téléfilm, La tigre è ancora viva: Sandokan alla riscossa!.
La carrière de Sollima est ensuite marquée par plusieurs miniséries, et quelques films épars tels Passi d'amore ou le film d'action Berlin '39 (1993) avec John Savage. Le réalisateur terminera sa carrière par une ultime aux aventures de Sandokan, suite à quoi Sergio Sollima prendra sa retraite cinématographique.
Corentin Palanchini