C’est sur le petit écran que Jeon Do-Yeon fait ses débuts en tant qu’actrice. Cinq années durant, elle enchaîne les rôles dans des téléfilms et séries. En 1997, Youn-Hyun Chang lui propose le personnage de Lee Soo-hyun dans son troisième long métrage, Le Contact. Cette opportunité lui permet d'aller à la rencontre d'un nouveau public et de montrer l'étendue de son talent. Grâce à ce film, sa carrière connaît un nouveau tournant.
L'actrice multiplie alors les tournages en interprétant des rôles variés, avec cependant une particularité commune, celle de jouer des femmes sensibles embarquées dans des aventures bouleversantes. Dans The Harmonium in My Memory en1999, c'est sous les traits d'une lycéenne éprise de son professeur qu'on la remarque. L'année suivante, elle campe une femme commettant un adultère dans le sulfureux Happy End de Chung Ji-woo. Jeon Do-Yeon donne à nouveau de sa personne pour Tu es mon destin, où elle interprète une prostituée atteinte du sida. Ces performances ponctuées de délicatesse font d'elle une actrice adulée du public sud-coréen et lui valent de nombreuses récompenses.
2007 est l'année de la consécration pour Jeo Do-Yeon. Pour son rôle dans Secret Sunshine, la jeune actrice se voit décerner le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes. Si le film de Lee Chang Dong ne conquit pas le jury du prestigieux festival, sa prestation de veuve solitaire qui tente désespérément de survivre est fortement acclamée. Elle est de nouveau accueillie sur la Croisette en 2010 pour le thriller The Housemaid, où on la retrouve en gouvernante dans une maison bourgeoise.
Après une pause de deux ans et un heureux évènement, l'actrice devenue maman renoue avec le cinéma pour le film d'action Countdown et le drame "Way Back Home" (2013) pour lequel elle endosse le rôle une femme au foyer au centre d'une affaire de drogue. En 2014, Jeon Do-Yeon fait partie du jury du festival du Cannes, devenant ainsi la première actrice sud-coréenne à remplir cette valorisante fonction.
Marc-Emmanuel Adjou