Fille d'une baronne hollandaise et d'un banquier anglo-irlandais, Audrey Hepburn connaît une enfance difficile. Atteinte de coqueluche, elle frôle la mort trois semaines après sa naissance. Elle a 6 ans lorsque son père, futur militant pro-nazi, quitte le domicile familial. La guerre est un nouveau traumatisme pour la jeune fille, de santé fragile, qui séjourne alors aux Pays-Bas, dans la ville d'Arnhem, bombardée en 1944.
Partie en Angleterre, Audrey Hepburn travaille comme mannequin et joue la comédie dans des music-halls. Après une première apparition à l'écran en vendeuse de cigarettes dans Rires au paradis (1951), elle trouve son premier rôle important dans The Secret people, où elle interprète une ballerine -c'est d'ailleurs à une carrière de danseuse que se destinait à l'origine la jeune Audrey. Le tournage de Nous irons à Monte-Carlo la mène dans le sud de la France, où elle rencontre Colette, à la recherche d'une "Gigi", en vue de l'adaptation de son roman à Broadway. Hepburn triomphe dans ce spectacle, avant de tourner son premier film hollywoodien, Vacances romaines de Wyler : princesse rêveuse, elle fait fondre Gregory Peck, mais aussi l'Académie des Oscars qui lui décerne une statuette en 1954.
Loin des plantureuses stars de l'époque, Audrey Hepburn impose un nouveau type de glamour : yeux de biche, silhouette gracile, sourire mutin, cette drôle de frimousse -titre d'un musical de 1957 avec Fred Astaire- séduit Bogart dans Sabrina, puis Gary Cooper dans Ariane, deux comédies de Billy Wilder. Héroïne en 1956 de l'adaptation par King Vidor de Guerre et paix, elle y a pour partenaire Mel Ferrer, qu'elle épousa deux ans plus tôt, et qui la dirigera dans Vertes demeures. Egérie du couturier Givenchy et du photographe Avedon, elle inspire aussi Henry Mancini, compositeur notamment de Moonriver, un air qu'elle immortalise dans Diamants sur canapé (1961) : cette oeuvre de Blake Edwards constitue un superbe écrin pour l'actrice, dont la fantaisie se teinte d'une troublante mélancolie, comme dans Voyage à deux (1967) de Stanley Donen, l'auteur du malicieux Charade.
Après des retrouvailles avec William Wyler (La Rumeur) et une incursion dans le western (Le Vent de la plaine de Huston), Audrey Hepburn trouve un de ses plus grands rôles en 1964, celui d'Eliza Doolitle, fille des rues métamorphosée en femme du monde, dans My Fair Lady, sommet de la comédie musicale signé Cukor. Divorcée de Mel Ferrer après le tournage éprouvant de Seule dans la nuit, film à suspense produit par le comédien en 1967, Hepburn met bientôt un terme à sa carrière d'actrice -on la retrouvera néanmoins en Lady Marian dans La Rose et la Flèche de Lester en 1976. Celle qui incarna une bonne soeur devenue infirmière au Congo dans Au risque de se perdre se consacre désormais à l'action humanitaire, multipliant les voyages en Afrique et en Amérique latine pour l'UNICEF, qui la nomme ambassadrice en 1988. Apparue pour la dernière fois au cinéma en ange dans Always de Spielberg, Audrey Hepburn est emportée par un cancer du colon en 1993.