Née en 1968 d’une mère infirmière anglaise, Pamela Ryan et d’un père entrepreneur irlando-polonais, John Dziewiontkowski, la petite Amy Beth Dziewiontkowska grandit dans le Queens, à New York. Pour se faire de l’argent de poche, elle distribue avec sa sœur à vélo le Daily News, dont elle scrute particulièrement les pages culture.
Après des études secondaires à la New York High School of Performance Arts dont elle sort diplômée avec brio à seulement 17 ans, elle se lance dans des études théâtrales dans le but de devenir actrice. Son talent est tel qu’elle rejoint dès sa sortie la distribution de la pièce Biloxi Blues de Neil Simon. C’est là qu’elle choisit comme pseudonyme Amy Ryan, en hommage à sa mère, au lieu de Dziewiontkowska.
Si elle enchaîne les pièces dans les années 1990 pour le off et le in Broadway — où elle est nommée à deux reprises aux Tony Awards pour Oncle Vania et Un Tramway nommé Désir — la jeune actrice poursuit également une petite carrière à la télévision. On peut l’apercevoir dans les séries phares de l’époque, comme Urgences, Code Quantum ou Les Ailes du Destin. Mais c’est surtout son rôle régulier dans la troisième saison de New York, police judiciaire en 1993 qui la fait connaître du public.
Si la comédienne vogue du théâtre au petit écran avec aisance, les portes du cinéma restent invariablement fermées, et elle n’a à son actif que des scènes coupées au montage dans Grace of my Heart d’Allison Anders en 1998.
Son tremplin vers le 7ème Art, elle l’obtient paradoxalement grâce à la télévision… et sa rencontre avec Sidney Lumet. En 2001, il engage Amy Ryan sur sa série Tribunal central pour un personnage récurrent et devient son mentor. En 2007, elle recroisera d’ailleurs sa route, au cinéma cette fois, pour 7h58 ce samedi-là. Pour l’heure, c’est encore à la télévision qu’elle fait son chemin, en décrochant d’un
des rôles principaux de la série Sur écoute de la deuxième à la dernière saison. Après des années de patience, Amy Ryan enchaîne les petites apparitions dans des films important, incarnant tour à tour une voisine avec un bébé dans La Guerre des mondes de Steven Spielberg en 2005 ou un membre de la famille du héros dans la comédie romantique Coup de Foudre à Rhode Island avec Juliette Binoche.
Si elle se fait remarquer par la critique pour sa prestation d’épouse du shérif dans Truman Capote, Il faut attendre 2007 pour que la carrière d’Amy Ryan prenne une autre dimension grâce à son rôle poignant de mère droguée dans Gone Baby Gone de Ben Affleck. Une performance qui lui vaut une nomination aux Golden Globes et à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle.
Dans son ascension fulgurante, l’actrice est remarquée par Clint Eastwood qui l’intègre un an plus tard au casting de L'Échange. Malgré le fait qu’elle soit désormais courtisée par le cinéma, la télévision continue à lui faire les yeux doux et elle fait une apparition régulière dans The Office.
Dans les années 2010, la comédienne confirme son talent non seulement sur le petit écran, en jouant notamment la psychanalyste dans l’adaptation américaine d’En Thérapie ainsi qu’à Hollywood. Elle passe ainsi aisément de films indépendants (Don Verdean de Jared Hess, Back Home de Joachim Trier) que dans les films à gros budgets, mais en tenant cette fois une place plus importante au casting, comme dans Le Pont des espions (2016) où elle retrouve Spielberg.
Une nouvelle décennie de bonne augure également dans sa vie privée, puisqu’elle a donné naissance à une fille en 2009, Georgia Gracie, issue de sa relation avec son mari Eric Slovin.
En 2023, à 54 ans, elle partage l’affiche avec Joaquin Phoenix dans Beau is Afraid et obtient le premier rôle féminin dans le très attendu Wolfs de Jon Watts en septembre 2024 qui signe les retrouvailles au cinéma entre Brad Pitt et Georges Clooney.
Par Paola Dicelli