Originaire de Montevideo (Uruguay), Adrian Caetano rejoint l'Argentine en 1985 à l'âge de 16 ans. C'est là qu'il se forme aux techniques de la mise en scène en réalisant plusieurs courts-métrages en vidéo, dont Visite Carlos Paz en 1992 et Calafate l'année suivante. Ces différents travaux l'aident à décrocher de multiples subventions qui lui permettent de tourner pour la première fois en 35 milimètres un court métrage intitulé Cuesta abajo (1995). Le film est l'un des lauréats de "Histoires brèves", concours annuel de courts de l'Institut Argentin du Cinéma. Après s'être lié d'amitié avec Bruno Stagnaro, il co-écrit et co-réalise à ses côtés le drame Pizza, birra, faso (1998), un projet de deux ans qui remporte de nombreux prix dans divers festivals internationaux ainsi qu'en Argentine, où il se voit décerner le Condor du Meilleur premier film.
Adrian Caetano devient alors l'un des chefs de file du nouveau cinéma argentin : Pizza, birra, faso est considéré comme le coup d'envoi d'un changement cinématographique radical. En 1998, grâce au Prix de la Fondation Antorchas, il réalise un nouveau court-métrage, La Expresion del deseo, avant de se lancer dans son second long, un drame intitulé Bolivia (2001). Ce dernier prend exclusivement pour cadre un bar argentin où un immigré bolivien raconte ses difficultés à s'installer dans un pays traversée par la crise économique. Le film rencontre un beau succès national et est présenté à Cannes en mai 2001, où il remporte le Prix du Jury Jeune Public de la Semaine de la Critique.
En 2002, après plusieurs réalisations pour la télévision, Adrian Caetano boucle le tournage de L'Ours rouge, peinture de la violence d'une population en proie à la crise politique et économique de l'Argentine. Le film est présenté à Cannes la même année, à la Quinzaine des Réalisateurs, et remporte des prix dans d'autres festivals. Engagé et fier de ses origines, Adrian Caetano ne lésine pas à réaliser des documentaires pour la télévison (Piedra Liquida) et à participer à divers projets, comme la mini-série Uruguay Campeones. Des projets intiment liés à l'histoire de son pays, à son histoires et son contexte politique. En 2005 il met en scène un court-métrage qui fait partie d'un film collectif, 18-j, sur la tragédie de la AMIA (Centre communautaire juif de Buenos Aires victime d'un attentat le 18 juillet 1984, ayant fait 86 morts). Son quatrième long-métrage, Buenos Aires 1977, évoque la période trouble des années 70, après le coup d'état militaire, alors qu'une vague d'enlèvements gratuits terrorise la population.