Grandissant près de Meaux puis en Argentine, Bastien Ughetto se passionne très tôt pour le théâtre, une discipline qu'il découvre au lycée franco-argentin de Buenos Air. De retour en France, il intègre L'École internationale de création audiovisuelle et de réalisation où il fonde, avec des camarades, un collectif de courts métrages. Ainsi, il joue dans des dizaines films courts, et passe aussi derrière la caméra.
Sur grand écran, Bastien trouve des rôles secondaires dans divers types de longs métrages, comme les thrillers Dans la maison et Messe basse, le film historique Michael Kohlhaas, le drame Jeunesse, le film d'action Le Chant du Loup et surtout les comédies Mme Mills, une voisine si parfaite, Adieu les cons (qui lui vaut une nomination aux révélations des César 2021), Forte ou encore Un homme heureux.
Côté télévision, Bastien Ughetto apparaît de manière plus ou moins significative dans les séries Tunnel, Preview, Calls, L'Effondrement, OVNI(s) et Paris Police 1905. Menant parallèlement une carrière sur les planches, on le voit également dans les pièces Une demande en mariage d'Anton Tchekhov, L'Étoile sans nom de Mihaï Sébastian, Orphans de Lyle Kessler et La Reine Margot d'Alexandre Dumas.
Début 2023, sa carrière connaît une évolution importante lorsqu'il est choisi pour jouer le personnage principal de Habib, la grande aventure. Dans cette comédie signée Benoît Mariage, il campe un jeune acteur qui trouve enfin un rôle d'envergure au théâtre dans une adaptation de la vie de François d’Assise. Mais sa famille, d’origine marocaine, ne comprend pas cette soudaine crise de spiritualité catholique :
"J'ai relancé mon directeur de casting, en précisant de façon péremptoire : 'Je veux le John Turturro de Barton Fink, version arabe, c'est pas compliqué, si ?'. Il faut dire que je m'étais maté plusieurs fois Barton Fink, A serious Man et Inside Llewyn Davis des frères Coen. Trois films dans lesquels la tension comique repose sur le tiraillement mental perpétuel de leur protagoniste", confie le metteur en scène.
"Deux mois plus tard, il m'envoie un mail avec la photo de Bastien : 'Je suis tombé par hasard dessus, il fait un peu Turturro, mais il n'est pas arabe'. Je me suis dit : 'Mais c'est lui !'. Et cette conviction de départ, très forte, n'a fait que se renforcer au fil du travail. Bastien a ce visage à la Buster Keaton. Il ne fait rien, ou si peu, mais l'émotion liée à l'enjeu de la scène remplit soudain son regard", termine Benoît Mariage.
Laurent Schenck