Pionnier du septième art, légende du cinéma muet et du film d'aventure, Douglas Fairbanks naît Douglas Elton Uman à Denver, dans le Colorado. Son enfance est paisible : vivant aux côtés de sa mère et de ses demi-frères (il tirera son nom de scène Fairbanks de son beau-père), il n'est pas doué pour les études mais est un enfant débrouillard, très vite attiré par la comédie. C'est sur les planches du théâtre amateur de Denver qu'il débute, à la fin du 19e siècle, avec un certain succès. Lorsqu'il décide de s'installer à New York avec des vues sur Broadway, il n'est pas tout de suite récompensé, officiant d'abord comme employé de bureau et quincailler. Mais, en collaborant notamment avec la troupe de Frederick Warde, Douglas Fairbanks parvient finalement, cahin-caha, à vivre du métier d'acteur jusqu'en 1915. Il traverse alors le pays avec sa femme et son fils pour rejoindre Los Angeles.
L'époque est majeure pour le cinéma, avec la naissance des premières stars hollywoodiennes. Douglas Fairbanks en fait partie, dès lors qu'il signe un contrat avec le studio Triangle Pictures et collabore avec D.W. Griffith. L'énergie folle qu'il déploie dans son premier film, The Lamb, interpelle ce dernier, et Fairbanks, qui se marie avec la comédienne Mary Pickford, enchaîne les tournages avec enthousiasme, naviguant entre tous les genres, de la comédie (The Matrimaniac, Mariage et publicité) au film d'aventure (L'Américain, Un Nouveau d'Artagnan). La création de sa propre compagnie et un contrat à la Paramount achèvent de le propulser rapidement au rang d'acteur majeur de l'époque.
En 1920, Douglas Fairbanks est une star au rayonnement semblable à celui de son ami Charles Chaplin, avec lequel, en compagnie de Mary Pickford et D.W. Griffith, il fonde la United Artists. L'acteur est parvenu à imposer au fil des films un personnage dynamique, plein d'entrain, bien aidé par des capacités athlétiques indéniables. Avec Le Signe de Zorro, c'est la consécration internationale. S'il était présent dans tous les genres, l'acteur à la célèbre moustache se spécialise dès lors dans le film de cape et d'épée, remportant des succès majeurs avec Les Trois Mousquetaires (1921), Robin des Bois (1922) ou encore Le Voleur de Bagdad (1924) et Le Masque de fer (1929). Des classiques du genre que Douglas Fairbanks mène avec panache et enthousiasme.
Après avoir passé le cap de la couleur en 1926 avec Le Pirate noir, l'acteur américain rencontre moins de succès avec l'arrivée du cinéma parlant. Il s'illustre notamment dans la comédie Le Gaucho (1927) et dans La Mégère apprivoisée (1929), adaptation de l'oeuvre de William Shakespeare. Après Mr. Robinson Crusoe et Les Quarante ans de Don Juan, Douglas Fairbanks se retire du monde des plateaux pour une retraite bien méritée, et s'éteint d'une crise cardiaque à la fin de l'année 1939. Légende du cinéma d'aventure, pionnier de son art, artiste à l'énergie folle, il aura marqué le cinéma de son empreinte, inspirant de très nombreux comédiens. Dont un certain Jean Dujardin pour la composition de son rôle dans The Artist.
Biographie rédigée par Clément Cuyer