Giovanni Brass fait des études de droit avant de travailler comme archiviste de la Cinémathèque française à la fin des années 1950. A cette époque, il est aussi assistant réalisateur pour Alberto Cavalcanti (Les Noces vénitiennes), Roberto Rossellini (Inde, terre mère et Le Général de la Rovere) et les frères Taviani (L'Italia non è un paese povero).
En 1963, il tourne son premier long métrage, le drame contestataire Qui travaille est perdu, et dès l'année suivante, enchaîne trois films : un segment de la comédie à sketches La mia signora (avec Luigi Comencini et Mauro Bolognini), le documentaire sur la guerre et la révolution Ça ira, il fiume della rivolta et la comédie de science-fiction La Soucoupe volante, avec Alberto Sordi et Monica Vitti.
Il continue ensuite dans le cinéma de genre avec le western psychédélique Yankee avec le Français Philippe Leroy (1966), le polar En cinquième vitesse avec Jean-Louis Trintignant (1967), et Nerosubianco, film pop et critique de la société italienne de l'époque (1969).
Au début des années 70, il met en scène une trilogie informelle que l'on pourrait surnommer "la trilogie de la fuite", car tel est son thème, avec Le Hurlement, Dropout puis Les Vacances). En 1976, Salon Kitty, parfois connu sous le titre Les Nuits chaudes de Berlin, oriente son virage vers l'érotisme. Le film se déroule durant la Seconde guerre mondiale, où une maison de passe devient l'objet de tous les excès et dépravation des nazis.
Brass enchaîne avec le film pour lequel il restera célèbre : Caligula, péplum suivant l'accession au pouvoir et le règne de Caesar Caïus Caligula (fascinant Malcolm McDowell), et les orgies sadiques, sexuelles et sanguinaires qu'il organise. En raison de multiples procès, Caligula ne sortira qu'en 1979, dans des versions tronquées, et remontées par le producteur, conduisant Brass à en renier la paternité.
Il poursuit ensuite dans l'érotisme avec Action (1980), La Clé (1983), Miranda (1985), Vices et caprices (1987) et Snack Bar Budapest (1988), et ce jusqu'à la fin de sa carrière. Son dernier long métrage à ce jour, Monamour, sorti en 2005, raconte le désarroi amoureux d'une épouse, qui va assouvir les fantasmes de son amant, un jeune artiste français.
Auteur : Corentin Palanchini