D’abord propriétaire d'un restaurant à Vincennes, Charles Pathé s’enrichit en commercialisant en France des phonographes et kinétoscopes Edison. Très vite, il veut se lancer dans la projection animée sur grand écran, et, pour ce faire, fonde la société "Pathé-Frères" avec son frère Emile en 1896. C’est alors qu’on voit apparaître sur les premiers appareils enregistreurs le célèbre coq gaulois. Avec l’arrivée de nouveaux capitaux, l’entreprise fait son entrée dans la grande finance en décembre 1897. C’est le début d’une formidable croissance. La firme cinématographique, dorénavant appelée Société Pathé Cinéma, est présente dans tous les secteurs d’activités : production, diffusion, exploitation. Elle s’internationalise également avec l’ouverture de succursales en Belgique, en Espagne et aux États-Unis (Pathé América).
Sous l’ère Charles Pathé, de nombreuses innovations technologiques voient le jour : le "Pathé Kok" (1913), le projecteur Pathé-Continsouza 35 mm ou encore le Pathé-Baby. Toujours sous son égide sont créés les laboratoires de Joinville, la salle Omnia Pathé (1906) et le "Pathé Journal". Le cinéaste et comédien du muet Max Linder lui doit la production de plusieurs de ses films comiques. Autre exploit à son actif : son association en 1926 avec le businessman Georges Eastman qui donna naissance au conglomérat Kodak-Pathé, détenteur du monopole de fabrication de pellicules vierges. Mais trois ans plus tard, après avoir cédé ses actions à Bernard Natan, Charles Pathé fait le choix de se retirer des affaires et de couler des jours heureux à Monaco, où il décèdera à 93 ans.